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ue le ministère tunisien des Droits de l’Homme organise une conférence sur le thème de l’homosexualité peut surprendre. Le gouvernement dont il dépend est dirigé par des islamistes. Le ministre à sa tête, Samir Dilou, avait un jour déclaré que l’homosexualité était une perversion nécessitant un traitement médical, relaie le site Huffpostmaghreb.
Une table ronde intitulée «L’homosexualité: le rôle de la famille pour déterminer l’identité sexuelle de l’individu» s’est bien tenue vendredi 27 septembre, co-organisée par l’association estudiantine, le «Club Campanella de la Psychologie», représentée par Chaïma Trabelsi, et «Le Centre Doctor sexology» du sexologue Hisham Sharif.
Pour les intervenants, il ne fallait voir aucune manifestation homophobe dans cette table ronde. Mais plutôt une réflexion sur les facteurs de l’homosexualité, comme l’éducation des parents ou les anomalies génétiques.
«On peut avoir une éducation qui va contre la constitution génétique et parfois même contre les organes internes d’une personne, soutient Moez Cherif, chirurgien pédiatre et président de l’Association tunisienne de défense des droits de l’enfant. Par exemple, quand une femme veut une fille et qu’elle donne naissance à un garçon, elle pourrait avoir tendance à lui donner des qualificatifs et des surnoms féminins, lui mettre des rubans, etc., cela aura des répercussions plus tard.»
L’éducation n’est pas le seul facteur évoqué. La première expérience sexuelle peut également influer sur l’orientation sexuelle de l’individu, argumente le sexologue Hisham Sharif. Devant ces explications, les défenseurs des droits des homosexuels restent sceptiques: pourquoi chercher à expliquer les causes de l’homosexualité, comme on le ferait pour n’importe quelle maladie?
Par ailleurs, si le ministre des Droits de l’Homme condamne les discriminations en fonction de l’orientation sexuelle d’une personne, il a également rappelé que la Tunisie n’a pas vocation à légaliser l’homosexualité. Tout cela au nom de la tradition historique et religieuse du pays.
L’homosexualité, tous les islamistes ne l’abordent pas avec apaisement. Dans une vidéo diffusée lors de la table ronde, on peut voir l’Imam Fethi Rabbaî qualifier les relations homosexuelles de «suspectes» et «contre-nature».