MALTE: LE PARADIS GAI!

Par: Annabel Benhaiem / Huffington Post France

Malte n’est pas seulement un paradis pour l’exil fiscal, c’est aussi un havre de paix pour les personnes lesbiennes, gays, bis, transgenres, intersexes et queers. Lundi 5 décembre, le parlement maltais a interdit les thérapies de conversion. L’île est devenue le premier pays européen à bannir cette pratique, qui consiste à vouloir changer l’orientation sexuelle de jeunes issus de la communauté LGBT, au moyen de techniques discutables, comme les électrochocs ou les vomitifs.

Les médecins maltais qui prescrivent ces thérapies encourent jusqu’à 10.000 euros d’amende et 1 an d’emprisonnement. Plusieurs pays laissent ces activités se tenir. En Grande-Bretagne, elles sont légales et usitées, de même qu’en Italie, en Allemagne ou en Suisse.

Depuis 2015, Malte est au premier rang des pays où il fait bon vivre quand on est membre de la communauté LGBT, selon les statistiques de l’Eurobaromètre. Elle a dépénalisé l’homosexualité en 1973 (contre 1982 pour la France), a autorisé gays et lesbiennes à servir ouvertement dans l’armée en 2002, et punit les discriminations à l’embauche liées à l’orientation sexuelle depuis 2004.

Dix ans plus tard, l’île reconnaît les mariages des couples de même sexe faits à l’étranger, puis met en place une union civile qui ouvre exactement les mêmes droits, comme l’adoption, qu’aux couples hétérosexuels.

Comment expliquer ces avancées, dans une société catholique pratiquante qui continue d’interdire fermement l’interruption volontaire de grossesse, même en cas de viol ou de risques de santé? Dominic Fenech, directeur du département d’Histoire de l’Université de La Valette, avance une explication politique passionnante.

«Voilà une douzaine d’années, la gay pride défilait à Malte, raconte-t-il au HuffPost, quand le gouvernement de l’époque s’est joint à elle, ainsi que l’opposition, et Marie-Louise Coleiro Preca, l’actuelle présidente. A ce moment précis, j’ai compris qu’ils avaient plus de votes à gagner qu’à perdre, en se positionnant en faveur des droits des gays, dans un pays aux 413.000 habitants.» «Nous avons gagné beaucoup de combats, confirme le mouvement Malta gay rights, mais nous devons en mener d’autres.» De leur côté, les femmes lesbiennes demandent à pouvoir bénéficier de la procréation médicalement assistée.

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