
Jojo Ming (Image: Gay Globe) Selon: Chow EPF, Howden BP, Walker S, et al.
Sex Transm Infect 2017; 93:88–93.
Un rince-bouche antiseptique contre le Neisseria gonorrhoeae pharyngé : un essai contrôlé randomisé et une étude in vitro.
La gonorrhée est en augmentation chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Nous avons cherché à déterminer si le Listerine, un produit de rince-bouche commercial, a un effet inhibiteur contre le Neisseria gonorrhoeae dans un essai contrôlé randomisé et une étude in vitro, et pourrait donc être un agent potentiellement utile pour le contrôle de la gonorrhée.
In vitro : une suspension d’environ 10^8 unités formant des colonies par mL (UFC/mL) de N. gonorrhoeae a été ajoutée à une série de dilutions (jusqu’à 1:32) de rince-bouche Listerine contenant de l’alcool (Cool Mint et Total Care) pendant 1 minute. Un aliquot de 10 µL a été étalé sur la surface d’une plaque d’agar gonococcique et le nombre de colonies de N. gonorrhoeae présentes à chaque dilution a été calculé. Une solution saline tamponnée au phosphate (PBS) a été utilisée comme témoin. ECR : nous avons recruté des HSH atteints de gonorrhée pharyngée qui sont revenus pour un traitement au Melbourne Sexual Health Centre entre mai 2015 et février 2016. Les hommes non traités ont été randomisés pour se rincer et se gargariser avec soit du Listerine Cool Mint, soit de la solution saline pendant 1 minute. Des écouvillons pharyngés ont été prélevés avant et après le rinçage et le gargarisme pour la culture de N. gonorrhoeae. L’analyse a inclus uniquement les hommes qui étaient positifs à la culture pour N. gonorrhoeae avant d’utiliser la solution allouée le jour du recrutement.
Résultats in vitro : les rince-bouches Listerine dilués jusqu’à 1:4 pendant 1 minute ont entraîné une réduction significative du nombre total de N. gonorrhoeae, mais le PBS n’a aucun effet inhibiteur contre N. gonorrhoeae. ECR : un total de 196 HSH ont été recrutés, 58 (30 %) étaient positifs à la culture avant d’utiliser la solution. Après avoir gargarisé la solution allouée, les hommes du groupe Listerine étaient significativement moins susceptibles d’être positifs à la culture sur la surface pharyngée (52 %) par rapport aux hommes du groupe saline (84 %) (p = 0,013).
Conclusions Ces données suggèrent que le Listerine réduit significativement la quantité de N. gonorrhoeae sur la surface pharyngée. Avec une utilisation quotidienne, il peut augmenter l’élimination du gonocoque et avoir des implications importantes pour les stratégies de prévention.