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Des personnes infectées par le VIH résistent naturellement au virus: on parle de personnes VIH contrôleurs. Dans un communiqué, l’INSERM a présenté les résultats de recherches sur les particularités des «super lymphocytes» – lymphocytes T CD8 – que possèdent des personnes «VIH contrôleurs», des lymphocytes qui expliqueraient le «contrôle» du virus par le système immunitaire de certaines personnes.
Dans son communiqué, l’INSERM explique que les personnes «VIH contrôleurs» ont des lymphocytes T CD8 qui présentent «un profil atypique d’activation, qui semble pouvoir s’acquérir via une faible dose de virus». L’enjeu est de savoir comment tirer profit de ce phénomène chez des personnes non contrôleurs. Certaines personnes infectées par le VIH parviennent naturellement à contrôler le virus parce que leur organisme possède des lymphocytes T CD8 très performants.
Les lymphocytes T CD8 sont des cellules du sang qui ont comme fonction de détruire les cellules de l’organisme qui sont infectées. Lorsque ces lymphocytes sont très performants, ils permettent aux personnes vivant avec le VIH d’avoir une charge virale qui reste très faible pendant plusieurs années. Les personnes ne développent pas de symptômes. Des chercheurs de l’INSERM viennent de confirmer la nature exacte de ces «super» lymphocytes.
Ils indiquent surtout que leur présence dans l’organisme de personnes serait due à une faible exposition aux antigènes du virus. Ils éliminent très efficacement les cellules infectées et limitent la prolifération des virus», explique Stéphane Hua, co-auteur des travaux, cité par l’INSERM. Restait à comprendre pourquoi c’est le cas chez certaines personnes et pas chez d’autres?
Les chercheurs ont donc décidé d’étudier ces cellules chez des personnes vivant avec le VIH suivies dans deux cohortes de l’ANRS. Ils ont ainsi comparé les lymphocytes T CD8 de personnes «VIH contrôleurs» et ceux de personnes suivant une trithérapie. Chez les personnes traitées par trithérapie et dont la charge virale est très faible, les lymphocytes n’expriment plus aucun de ces marqueurs. Les travaux de l’INSERM «suggèrent qu’une charge minimale serait nécessaire pour obtenir des lymphocytes exprimant seulement le marqueur HLA-DR et redynamiser le système immunitaire». Évidemment, affirme l’INSERM, il n’est pas «envisageable sur le plan éthique» d’imaginer «faire remonter la charge virale de patients chez lesquels la trithérapie est efficace». Pour l’institut, la vraie question est : pourquoi les personnes «VIH contrôleurs» semblent être d’emblée exposées à une plus faible dose d’antigènes que les autres, permettant l’apparition de cette sous-population de lymphocytes T CD8 exprimant seulement le marqueur HLA-DR ? La recherche avance…