Roger-Luc Chayer (Photo du haut: Gayquebec2024)
Hier, le 10 août 2024, après une magnifique journée communautaire organisée par Fierté Montréal dans le Village, un groupe de manifestants est apparu sur la rue Ste-Catherine pendant la nuit, escorté par des policiers. Leurs revendications semblaient peu claires et leurs intentions obscures, mais ce qui a retenu l’attention des personnes encore présentes dans les rues et sur les terrasses, c’était la présence de drapeaux de la communauté trans.
Le drapeau de la communauté transgenre, créé par Monica Helms en 1999, est composé de cinq bandes horizontales de couleurs différentes. Chacune de ces couleurs a une signification spécifique :
- Bande bleue : Représente les hommes cisgenres et transgenres.
- Bande rose : Représente les femmes cisgenres et transgenres.
- Bande blanche : Symbolise les personnes non binaires, intersexes ou en transition.
Un groupe de manifestants, normalement associé aux communautés LGBTQ+, où le T représente les personnes trans, pouvait susciter la curiosité jusqu’à ce que des actes de vandalisme se produisent. Selon Younes El Moustir, agent immobilier dont le bureau est situé dans le Village, à l’angle de la rue Plessis, plusieurs commerces auraient subi ces actes de vandalisme. Ce dernier déclarait d’ailleurs sur sa page Facebook, tout juste après que ses vitres de façade ont été démolies.: « Ce soir, plusieurs commerces de la rue Sainte-Catherine ont été victimes de vandalisme et de bris de vitres, dont le mien, suite à une manifestation de quelques personnes ! Malheureusement, cela se produit régulièrement… Comme les assurances ne veulent plus assurer ce genre de méfaits, c’est un autre 6000 $ à débourser. Ceux qui me connaissent savent à quel point je suis attaché à mon quartier, mais la situation est devenue insupportable… Je vais devoir passer une partie de la nuit dans mon commerce pour trouver quelqu’un qui peut venir barricader temporairement les vitres brisées au lieu de profiter des festivités de la fierté comme tout le monde ! Il est temps de mettre en lumière les problèmes que de nombreux commerçants à Montréal vivent : l’indifférence apparente de l’administration de Mme Plante en matière de sécurité et de protection des commerces. Un exemple frappant de cette négligence est le refus d’installer des caméras de surveillance dans des artères sensibles de notre ville. Ces équipements, pourtant essentiels pour prévenir les actes de vandalisme et les vols, sont régulièrement demandés par les commerçants qui se sentent vulnérables face à l’augmentation des incidents. L’absence de mesures concrètes met en péril non seulement la sécurité des établissements, mais aussi la confiance des citoyens dans leur environnement commercial. Les commerçants sont les piliers de notre économie locale. Leur sécurité et leur bien-être doivent être une priorité pour nos décideurs. Il est crucial que l’administration actuelle prenne des mesures décisives pour protéger ces acteurs essentiels de notre communauté. Notre ville mérite mieux, et nos commerçants méritent un soutien digne de ce nom.«
Pourquoi des individus de la communauté trans s’en prendraient-ils aux commerces du Village pendant une semaine où l’on célèbre justement la diversité et l’inclusion, y compris celle des personnes trans qui peinent au quotidien à obtenir des services spécialisés et qui vivent une discrimination outrageante ? Pourquoi s’en prendre au Village, qui est historiquement leur refuge, le seul endroit où ces personnes peuvent vivre ouvertement leur transitude ?
C’est la question que se posent maintenant les autres communautés LGBQ+, car pour le T, dans ces conditions, on y repensera…