1995- Gros-mots Maisons de la culture

Vous connaissez sûrement tous le réseau des maisons de la culture de la Ville de Montréal. Aux dernières nouvelles, on en comptait 14. Dans la programmation de ces maisons, on retrouve plein d’activités gratuites présentées tout au long de l’année allant du concert à l’exposition sans oublier la danse et le théâtre. Le candidat à la mairie Bourque avait promis de gros changements dans le système et maintenant qu’il est élu, ça devient un cas d’urgence car de plus en plus, les agents culturels de ces maisons pratiquent des manoeuvres disgracieuses pour les artistes. D’abord il faut savoir qu’un artiste qui souhaite présenter un spectacle dans une de ces maisons doit subir une série d’humiliations. L’artiste doit envoyer une demande au Service de la culture de Montréal avec un dossier de presse et tout renseignement utile à l’étude de sa demande. S’il a déjà produit une cassette, un vidéo ou un disque compact, la demande sera plus facilement étudiable. Le « Comité d’experts » étudie donc chaque dossier présenté devant lui et à l’occasion, demande des détails supplémentaires ce qui, jusque là, n’a rien de bien méchant. Quand le comité décide de recommander ou de refuser un projet, c’est par écrit et par une belle lettre officielle qu’il transmet la nouvelle à l’artiste:<< Monsieur, Nous avons le plaisir de vous annoncer que le projet que vous avez soumis au réseau des Maisons… a reçu un accueil favorable du Comité d’expertise…>> En bref, c’est OUI! Victoire!

Ben non pauvres naïfs d’artistes que vous êtes car voyez vous, peu importe ce que le comité de supposés experts décide, les agents culturels de chaque maison n’en a rien à foutre. La réalité c’est que peu importe si vous décidez de suivre la procédure officielle ou d’aller directement voir chaque agent culturel, la réponse sera toujours la même: « La programmation est déjà complète, repassez l’an prochain ».

La seule façon de pouvoir présenter ses concerts dans le réseau des maisons c’est d’accepter de jouer pratiquement pour rien. En effet, lorsqu’on parle directement aux agents des conditions d’admissibilité ils en viennent vite à ce qu’ils veulent vraiment: <<…moi, je veux bien vous présenter en concert mais c’est que mon budget est très limité… Si j’accepte de vous programmer et de vous donner un cachet de 400$, il faudra me faire un second concert gratuit, vous comprenez?>>

Non, il n’y a rien à comprendre. L’artiste a la valeur de son talent. S’il accepte de se présenter pour une bouchée de pain, c’est qu’il n’a aucun respect pour lui même. Certes, les agents culturels se défendront bien de pratiquer ces méthodes qui en passant, sont considérées comme inacceptables par le maire Bourque mais il y en aura bien deux qui se sentiront visés plus particulièrement n’est-ce pas monsieur Guy Soucie de la Chapelle historique du Bon-Pasteur et Madame Monique Garneau de Rosemont/ Petite-patrie?

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