1996- JACQUES CLEMENT Le silhouettiste

D’emblée, Jacques Clément est comme électrisé par la passion du dessin sous toutes ses formes et par tous les moyens (crayon, pinceau, bâton, peinture) et par son obsession de reproduire la réalité. Non pas un réel reproduit servilement ou décalqué mais expressif, quelque peu contorsionné, fragmenté, parfois enjolivé, recomposé selon tous ses fantasmes, pouvant aller du romantisme à la fougue.

Clément travaille sur des rouleaux de canevas ou papier qui ont préalablement servi à recouvrir le plancher de son atelier. On y retrouve donc inscrit la vie de son atelier (ex. les couleurs ayant été utilisées dans les deux ou trois semaines précédentes, etc…). Il procède par étapes: D’abord il dessine, généralement d’après modèles, des poses rapides. Il recouvre le tout d’une mince couche de « gesso ». Deuxièmement, il reprend le même processus mais avec des poses plus longues et ainsi de suite jusqu’au résultat voulu. Enfin, c’est à cette dernière étape qu’il commence à donner de la personnalité à son oeuvre. Il utilise des pochoirs ou « masking tape », il découpe, colle, rajoute ou fait disparaître certaines formes pour ne garder que ce qui lui plaît tout en laissant ça et là des marques permettant d’en reconnaître les origines.

Jacques Clément veut transmettre aux spectateurs ce qu’il voit et ressent en dessinant. Il se manifeste à l’intérieur de lui-même une sorte de conflit entre l’émotion (qui cherche l’expression, l’interprétation du modèle) et la rigueur (qui cherche la construction ou le rendu du modèle). En même temps, Clément entre dans une espèce de transe où il s’adonne en entier au plaisir de voir et de dessiner l’humain, son regard, son comportement, son attitude et son caractère.

Quand je feuilletais son album photo d’oeuvres, il n’y avait que des nus travaillés de toutes les façons possibles et inimaginables. Les coups rigides de pinceaux, les entailles des crayons, tout était saccadé, comme stressé. Je lui ai demandé s’il voyait le monde comme il le dessinait, si le monde qui passait à travers ses yeux était aussi saccadé et piquant? C’est tout simplement qu’il m’a répondu qu’oui. Il reproduisait ce qu’il voyait.

On pourra rejoindre Jacques Clément qui se fera un plaisir de vous vendre ses oeuvres ou de participer à une exposition au téléphone suivant: (514) 288-9862

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