Martin est un jeune artiste visuel de 20 ans qui déjà, ne laisse personne indifférent quand il décide de créer. Sous des airs durs et voyous se cache une âme très timide, sensible mais surtout déterminée à aller jusqu’au bout de son objectif. En fait, ce qu’il aimerait par dessus tout c’est de pouvoir vivre de la création et de la vente de ses oeuvres.
Tout a commencé à Val d’Or où le jeune Martin habitait mais ne vivait pas. Il était continuellement confronté à la déprime, au vide et ses aspirations étaient toujours bloquées par l’isolement de sa ville:<<…Quand on décide de faire quelque chose à val d’Or, il faut toujours se prendre à l’avance car dès que ca implique l’achat de quoi que ce soit, il faut le faire venir de loin. Il n’y a qu’un seul cinéma, certes plusieurs magasins grande surface mais rien de bien spécialisé. Quand on souhaite approfondir des arts tels que la danse, la sculpture ou la peinture, il faut en avoir les moyens financiers…>>
C’est donc en 1993 que Martin décide de venir s’installer seul à Montréal pour « retrouver son véritable milieu ». Il arrive sans argent mais avec une détermination qui ne s’est pas encore effritée en deux ans. Martin a eu l’occasion d’étudier le graphisme pendant deux années car il voulait mieux maîtriser les outils au service de l’art. Il aurait bien pu décrocher un D.E.C. mais l’idée d’entreprendre une dernière année de C.E.G.E.P. ne lui plaisait guère.
Aujourd’hui Martin se consacre à la création d’oeuvres autant peintes que sculptées de même qu’à l’expérimentation de nouveaux matériaux. J’ai eu l’occasion de visiter son appartement et mon attention a tout de suite été captée par la richesse des couleurs dans la plupart de ses tableaux. Les rouges sont vifs et loin d’être vulgaires, les bleus d’une profondeur immense et tout le reste est d’une beauté éclatante. Même avec peu de lumière, on arrive à entrer dans les tableaux tellement ils sont illuminés.
Toutefois, il faut aimer les images crues car toutes ses oeuvres représentent le corps humain dans des situations plus ou moins confortables. Ici un bras coupé, là une main tranchée et plus loin, un oeil sans orbite. Les cadres reprennent les thèmes de l’oeuvre et on y retrouve des couteaux et des yeux accrochés ça et là. Martin explique qu’il ne faudrait pas penser que ses oeuvres sont violentes loin de là. C’est une sorte d’hommage au corps humain. Il le dissèque, montre ce qu’il y a derrière la peau mais toujours d’une façon très esthétique.
Martin est visiblement nerveux face à la critique mais cela ne le décourage pas, il consacre pratiquement tout son temps à ses oeuvres. Les amateurs de toiles colorées seront ravis de se procurer une de ses oeuvre et on pourra aussi admirer des oeuvres en trois dimensions de même que des toiles à reliefs.
Martin LEFEBVRE aimerait beaucoup exposer ses oeuvres soit dans des lieux tels que les bistros spécialisés ou directement, dans une galerie qui voudrait bien lui consacrer un peu de place pour se faire connaître. N’est-ce pas là le véritable rôle des galeries d’art?
Les intéressés pourront rejoindre Martin au 522-4316 ou au 530-5818.