Il y a longtemps que nous la subissons mais depuis peu, à force de nous y faire goûter, l’envie nous est venue d’en parler, un peu plus ouvertement. Certains le remarquent d’ailleurs et nous en font part, pourquoi est-ce que dans les médias gais qui reçoivent des publicités de l’Arron- dissement Ville-Marie on ne mentionne jamais quelque problème que ce soit avec les hausses massives de taxes, les tarifs de parcomètres et la diminution importante de clientèle des éta- blissements du Village? La réponse est simple, parce qu’ils reçoivent des revenus publicitaires de ceux qu’ils devraient normalement surveiller et critiquer dans l’intérêt du public.
Il s’agit d’ailleurs d’une mode qui devient de plus en plus évidente et qui avait commencé à l’époque avec l’ex-député de Ste-Marie-St-Jacques, André Boulerice, qui exigeait toujours que le média gai qui recevait ses pubs s’abstienne de le critiquer. C’est arrivé lorsque j’étais jour- naliste pour un autre média gai, Boulerice ayant suspendu ses pubs à une époque parce qu’il n’aimait pas que l’on questionne son manque d’énergie comme critique officiel de l’opposition en matière de culture. Voilà que la technique utilisée par Boulerice fait des petits et en 2008, il est pratiquement impossible d’obtenir des revenus publicitaires des politiques sans s’engager à ne pas les critiquer et dans certains cas, on nous demande même de nous positionner en support aux politiques des représentants parlementaires du Village, ce qui est une insulte fla- grante au rôle des médias.
Tous les partis et tous les parlementaires du Village gai de Montréal et même à Québec, sont impliqués dans ces manipulations qui nuisent à la libre circulation des informations non pas en privant un média de revenus publicitaires en espérant qu’il se taise, mais parce que les mé- dias gais qui acceptent cette forme de corruption politique s’exposent à perdre leur crédibilité. Par exemple, alors que Le Point publiait des photos d’un village complètement abandonné et livré aux clochards et prostitués, peu avant les dernières élections municipales à Montréal, les autres médias, qui eux recevaient des revenus publicitaires des candidats, ne disaient mot sur l’état du Village, se contentant de véhiculer les promesses faites.
Tous les politiciens du Québec, qu’ils soient sur la scène municipale, provinciale ou fédérale, ne sont pas corrompus et certains ont le courage de confier leur campagne à des médias qui, parfois, critiquent certaines de leurs positions et ces politiciens doivent être encouragés car ils démontrent un respect formidable des outils démocratiques que nous représentons.
Les lecteurs des médias gais, comme les consommateurs des autres médias nationaux, ont droit à la même intégrité de la part de leurs médias et sont soumis, en théorie du moins, aux mêmes règles déontologiques. Quand les médias font leur travail à l’abri de la corruption, la démocratie en sort toujours gagnante. La prochaine fois que vous verrez certains politiciens boycotter des médias pendant les campagnes électorales, servez-leur un peu de leur méde- cine, boycottez-les et exigez qu’ils respectent les règles démocratiques qui font l’honneur du Québec, je vous parie qu’ils y penseront sérieusement. Je suggère de commencer avec Benoît Labonté, empereur de l’arrondissement Ville-Marie, qui boycotte Le Point parce que nous parlons des vraies choses. Labonté refuse toute entrevue avec Le Point de- puis son élection mais augmente massivement les taxes sans opposition. Exigez de vos élus qu’ils s’expliquent quand on leur demande une entrevue, c’est de votre argent qu’il s’agit
dans le fond… Si on ne respecte pas vos médias, c’est vous que l’on méprise non?