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À quoi peut bien servir cette étrange invention qu’est le tabou sexuel? Peut-être à relever le défi d’assumer qui on est vraiment sans se comparer aux autres. Car la sexualité est une forme d’expression de soi et on ne peut se sentir totalement libre si des croyances erronées nous enfargent. Voici quelques-uns des principaux tabous à revisiter.
1. On ne désire pas assez sa partenaire s’il y a perte d’érection
Face à une telle situation, le premier réflexe chez la femme est de croire qu’elle en est responsable. Pourtant, cet écart de conduite ne vient pas nécessairement de la partenaire, mais de la personne elle-même, de son état d’esprit, du comment elle se sent dans sa tête et dans sa peau. Les conditions et le contexte ne sont peut-être pas favorables à une pleine détente. Comme la marée, le désir s’inscrit sur une courbe qui fluctue sans cesse et on a tendance à oublier que c’est ça la vie… et qu’elle est loin d’être monocorde: dans le lit comme à l’extérieur de celui-ci
2. La taille du pénis détermine le degré de jouissance chez la femme
On dit du plus petit pénis qu’il stimulerait davantage le premier tiers du vagin, là où se trouve la majorité des terminaisons nerveuses, ainsi que le point G. Du plus gros, qu’il pourrait procurer davantage d’orgasmes utérins. Quoiqu’il en soit, petit ou gros, ça peut surprendre. Mais une fois la première réaction passée, il s’agit de savoir, indépendamment de la taille du pénis, si la chimie sexuelle opère et s’il existe une complémentarité dite physiologique entre les deux partenaires. La jouissance féminine dépend beaucoup plus de ces ingrédients que d’autres choses.
3. Fantasmer sur une autre personne, c’est tromper son partenaire
Il peut sembler inapproprié d’utiliser des fantasmes sexuels impliquant une autre personne… en présence de son partenaire. La tendance générale veut que ces petites mises en scènes imaginaires soient réservées exclusivement à la masturbation. Quelque soit le contexte pourtant, son but premier est de maintenir sa sexualité en santé. Lors d’une relation sexuelle, le fantasme peut servir à aller chercher une plus grande intensité au moment de l’imminence de l’orgasme. En autant que ce qui se passe dans la tête ne prenne pas le dessus sur ce qui se passe dans la réalité, il ne peut mettre la relation en péril. Car au bout du compte, c’est avec son partenaire que l’on vit une relation et non avec le sujet de son fantasme.
4. On utilise du matériel pornographique ou des accessoires érotiques quand on ne réussit plus à s’exciter suffisamment l’un l’autre
À l’occasion, il peut être stimulant de varier ses jeux sexuels. Quoi de mieux pour briser une certaine routine et se découvrir sous de nouveaux angles. Dans ce cas, ce ne n’est que pur divertissement. Le marché l’a bien compris et le choix est vaste. Cela ne signifie pas pour autant que notre couple est en chute libre ou que l’on doive devenir de grands consommateurs pour en arriver à maintenir sa vie sexuelle créative. À chacun de nous de savoir conserver sa propre identité et distinguer la réalité de la fiction. La machine ne pourra jamais remplacer l’être humain.
5. On est anormale si la pénétration vaginale ne nous apporte pas d’orgasme
En général, l’orgasme vaginal est décrit comme une sensation de plaisir beaucoup plus diffuse que celle obtenue par le clitoris. Il s’agirait donc plus de jouissance que d’orgasme en tant que tel et plusieurs facteurs auraient une influence sur son degré d’intensité, dont le fait d’accompagner ou non la pénétration de caresses clitoridiennes, la position, la cadence et la profondeur ou encore, le moment du cycle menstruel. À cela s’ajoute le pouvoir de contraction-décontraction des muscles pubo-coccygiens qui influent directement sur sa capacité à atteindre l’orgasme lors de la pénétration.
6. On a une tendance homosexuelle si on est attiré par la pénétration anale
La sodomie est une pratique sexuelle parmi d’autres et comme toutes les autres, elle peut procurer des sensations nouvelles et différentes. L’anus est constitué de terminaisons nerveuses très sensibles et certains hommes peuvent en apprécier les caresses. D’autant plus qu’une stimulation adéquate permet aussi d’atteindre la prostate et procurer ainsi de la jouissance additionnelle. Cette pratique n’est donc pas exclusivement réservée à l’homosexualité, d’ailleurs, ce ne sont pas tous les homosexuels qui aiment la pratiquer. L’orgasme multiple n’est pas une question strictement féminine et l’orientation sexuelle n’a rien à voir avec le désir d’amplifier son plaisir. En apprenant à contracter leurs muscles pubo-coccygiens, les hommes aussi peuvent connaître plusieurs types d’orgasme.
7.On est bisexuel(le) si une personne du même sexe nous attire
L’être humain est une sorte d’aimant. Telle une pile avec son côté positif et négatif, certaines personnes s’attirent entre elles, d’autres se rebutent… quelque soit le sexe qu’elle porte, et il peut arriver que cette attirance se transforme en attraction sexuelle. Ses qualités physiques ou intellectuelles peuvent nous chavirer et créer une confusion. Peut-être sert-elle tout simplement à nourrir notre imaginaire érotique ou encore, vient-elle répondre à des besoins d’ordre affectif non comblés par notre partenaire (car une seule et même personne ne peut remplir la totalité de ce mandat). Mais de là à avoir une relation sexuelle avec elle, changer d’orientation et briser son couple, c’est autre chose.
8. Plus l’éjaculation féminine, plus l’orgasme est intense
Encore faut-il avoir trouvé son point G et qu’il y ait éjaculation. Car ce ne sont pas toutes les femmes qui éjaculent, et l’éjaculation n’est pas nécessairement le gage d’une satisfaction sexuelle plus élevée. Certaines rapportent même apprécier davantage les sensations procurées par sa stimulation au fait d’éjaculer lui-même. Pour d’autres, l’impression d’avoir envie d’uriner peut être désagréable. C’est d’ailleurs par l’urètre que s’écoule le liquide s’il y a éjaculation. Il peut être assez abondant, et il est incolore et inodore. Le point G serait un vestige de la prostate chez l’homme. Il est situé dans le premier tiers de la paroi antérieure du vagin.