CE MYTHIQUE BLACK&BLUE

Roger-Luc Chayer

Plusieurs connaissent le nom de l’événement, le nom du promoteur aussi, mais peu de gens savent exactement ce qu’est le Black& Blue et le BBCM (Bad Boy Club Montréal). Selon le site du BBCM: «En 1991, un groupe d’amis ont décidé de  créer un party. Ils voulaient organiser une grande célébration à laquelle ils souhaitaient inviter tous leurs amis, leurs partenaires et leurs associés à se joindre à eux. L’objectif de ce party était de s’amuser tout en donnant les profits de cette soirée à une bonne cause. Cette année-là, 800 personnes étaient présentes à cet événement que les organisateurs ont nommé le « Black & Blue ».

Cet événement, d’une durée de sept jours, est maintenant un festival à part entière d’événements sociaux, culturels, sportifs et d’événements-danse. D’année en année, environ 85,000 personnes provenant du Canada, des États-unis, d’Europe, d’Australie, d’Amérique du Sud et de la Nouvelle-Zélande participent aux activités échelonnées sur une semaine.

Elle a réussi à attirer à Montréal des touristes du monde entier. La Fondation est également un chef de file dans le domaine communautaire ayant donné depuis ses débuts plus de 1 400 000 $. Elle a réussi, grâce à ses événements annuels, à générer jusqu’à maintenant des retombées économiques touristiques estimées à au moins 450 millions de dollars pour la région montréalaise.

La Fondation a reçu des éloges de la part de différents médias, de représentants de l’industrie de la musique et d’artistes à travers le monde, reconnaissant toute la créativité, l’ingéniosité et le caractère unique de ses événements.» (Sic)

Tout n’est pas aussi simple et beau dans la réalité. Mon expérience avec ces deux entités m’incite à la prudence quand on fait la promotion de tels chiffres. En effet, alors que j’étais jeune journaliste au Magazine RG entre 1993 et 1998, j’avais reçu le mandat de l’éditeur d’examiner les finances et les fonds recueillis par le BBCM lors de ses événements annuels, et le constat avait été assez décevant, ce qui me permet de douter des chiffres publiés encore aujourd’hui.

Une très forte proportion des fonds amassés était alors consacrée à l’administration (frais d’opérations du BBCM) et une infime portion était transférée sous forme de dons, dont la majorité allaient à l’époque à une autre fondation soeur qui consacrait aussi l’essentiel de son budget à ses frais administratifs. Pourquoi est-ce que je parle de tout cela encore aujourd’hui? Pour deux raisons.

D’abord, depuis les années 90, le BBCM ne diffuse plus sa comptabilité, il ne permet donc plus aucune vérification externe de ses livres. Ensuite, c’est qu’il prétend toujours amasser des fonds pour lutter contre le SIDA et financer des groupes communautaires gais, d’où la pertinence d’en parler ici.

Il n’est pas question pour moi de tenter de nuire aux activités du BBCM, loin de là, il s’agit plutôt de faire prendre conscience à la communauté LGBT que des sommes d’argent importantes sont amassées pour elle, que la fondation ne permet pas de vérifications externes de ses livres, et enfin, que sa gestion est secrète. C’est donc pour cette raison que Gay Globe Média ne pouvait encore cette année supporter le BBCM ou parler du Black&Blue avant que l’événement ne soit terminé. On verra pour l’avenir!

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