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Charles Ier de Wurtemberg, né le 6 mars 1823 à Stuttgart – décédé le 6 octobre 1891 à Stuttgart, fut de 1864 à 1891 le troisième roi de Wurtemberg. Le prince Charles est éduqué par des précepteurs à demeure, effectue en 1838-1839 une année de formation militaire. Plus tard, il passe un an à l’université de Tübingen (doctor philosophiæ) et accomplit plusieurs voyages en Europe. Il ne se contente pas des milieux familiaux et princiers et, par exemple, fréquente à Berlin le salon littéraire de la Comtesse von Arnim. Il fait aussi la connaissance du poète romantique Emanuel Geibel.
Charles monte sur le trône le 12 juillet 1864 à la mort de son père, survenue le 25 juin précédent. Le 24 décembre 1864, il octroie la liberté de presse et d’association qui avait été limitée par son père. Deux ans plus tard, il prend part à la guerre austro-prussienne au côté de l’empire d’Autriche. Vaincu, il doit signer des traités de défense avec le royaume de Prusse. Le Wurtemberg participe à la guerre franco-prussienne de 1870. Le roi est obligé de faire rentrer ses États dans le nouvel Empire allemand le 18 janvier 1871. Quelques mois plus tôt en 1870, Charles et Olga adoptent finalement officiellement la grande duchesse Vera. Ils la marient en 1874 à un de leurs neveux, Eugène de Wurtemberg, qui décède prématurément trois ans plus tard. Vera demeura au Wurtemberg qu’elle considérait désormais comme son véritable pays.
Après des fiançailles célébrées en janvier 1846 à Palerme, il épouse, le 13 juillet 1846, sa cousine la Grande-Duchesse Olga Nikolaïevna de Russie. Le mariage resta sans enfant et ne fut peut-être jamais consommé, sûrement parce que Charles était exclusivement homosexuel.
Charles noue dès sa jeunesse des amitiés intimes avec de jeunes hommes, comme cette longue « amitié de cœur » avec son aide-de-camp, le baron Wilhelm von Spitzemberg. Certaines des relations masculines de Charles font l’objet de scandale à cause de la différence de condition sociale.
Âgé de 57 ans, il se lie avec Richard Jackson (de vingt-trois ans son cadet), originaire de Cincinnati, et secrétaire du consul des États-Unis à Stuttgart depuis 1876. Rapidement, il en fait son lecteur, puis un conseiller privé et enfin lui donne le titre de baron. Mais, c’est en 1883 que le roi sexagénaire fait la connaissance en plus d’un autre Américain (cette fois fils d’un boucher), Charles Woodcock, âgé de trente ans, lecteur de la reine et protestant congrégationaliste. Les deux hommes deviennent rapidement inséparables, le favori étant admis dans les cercles intimes. Le roi en fait son chambellan (Kammerherr), puis il l’anoblit en 1888, sous le nom de baron Woodcock-Savage. Mais le roi et son favori vont jusqu’à s’afficher en public vêtus de vêtements identiques. Les élites craignent une influence de l’Américain sur le roi vieillissant. L’indignation qui en résulte et qui est relayée par la presse force Charles à renoncer à son favori, sous la pression du ministre-président conservateur, le baron Hermann von Mittnacht. Le roi déclare le 18 novembre 1888 : « j’ai sacrifié l’ami le plus noble qu’un souverain ait jamais eu, à la demande de mon peuple. » Charles Woodcock retourne en Amérique, mais Charles trouve en 1889 une consolation en la personne du responsable technique (Maschinenmeister) du théâtre royal, Wilhelm George. Cette « amitié » dure jusqu’à sa mort deux ans plus tard. La reine a écrit des mémoires qui s’arrêtent le jour de son mariage.