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Richard Ier d’Angleterre. De 1189 à 1199, il fut roi d’Angleterre, duc de Normandie, duc d’Aquitaine, comte de Poitiers, comte du Maine et comte d’Anjou.
Fils d’Henri II d’Angleterre et d’Aliénor d’Aquitaine, Richard est élevé dans le duché d’Aquitaine à la cour de sa mère, ce qui lui vaut dans sa jeunesse le surnom de Poitevin. Après la mort subite de son frère aîné le roi Henri le Jeune en 1183, il devient héritier de la couronne d’Angleterre, mais aussi de l’Anjou, de la Normandie et du Maine.
Pendant son règne qui dure une dizaine d’années, il ne séjourne que quelques mois dans le royaume d’Angleterre. Il utilise toutes ses ressources pour partir à la troisième croisade, puis pour défendre ses territoires français contre le roi de France, Philippe Auguste, auquel il s’était pourtant auparavant allié contre son propre père. Ces territoires, pour lesquels il a prêté allégeance au roi Philippe, constituent la plus grande partie de son héritage Plantagenêt. En son temps, il est considéré comme un héros, et souvent décrit comme tel dans la littérature. Il est aussi un poète et un écrivain célèbre à son époque, notamment pour ses compositions en langue d’oc.
L’amitié entre Philippe Auguste et Richard, qui se connaissaient depuis l’enfance, a parfois été assimilée à une relation homosexuelle, notamment par l’historien britannique John Harvey, en 1948. Pour l’historien britannique John Gillingham, biographe de Richard Cœur de Lion, cette idée d’un roi homosexuel, apparue au XXe siècle, s’appuie sur des interprétations anachroniques des éléments qui nous sont connus. Pour lui, la sexualité exacte de Richard ne peut être connue avec certitude. Toutefois, pour l’historien William E. Burgwinkle, le fait qu’il n’y ait pas de preuves formelles de son homosexualité ne signifie pas pour autant qu’il faille conclure qu’il était hétérosexuel. Certains chroniqueurs du XIIe siècle, comme notamment Benoît de Peterborough, parlent d’«amour» entre les deux jeunes hommes qu’étaient alors Richard et Philippe Auguste, et soulignent qu’ils partageaient le même lit. Ce lien très fort unissant les deux hommes est définitivement brisé peu après et se transforme en haine. Quoi qu’il en soit, ses contemporains supposaient qu’il était hétérosexuel. L’historien Jean Flori n’adhère pas à la thèse d’un roi homosexuel. Pour lui, conclure à cela relève d’une interprétation trop «moderne» du terme «amour» et il ajoute que partager le même lit «n’avait pas alors la connotation sensuelle qu’on peut y déceler aujourd’hui.»
Toutefois, sur la base des récits des pénitences de roi Richard en 1191 et 1195, Jean Flori conclut à la probabilité d’une bisexualité.