Roger-Luc Chayer
En 2023, les réseaux sociaux tels que Facebook, Instagram et l’ancien Twitter rebaptisé X ont vu proliférer les fausses informations et les manipulations frauduleuses de l’information, devenant ainsi monnaie courante. Ces pratiques prennent diverses formes, allant de la diffusion de faux articles provenant de médias fictifs à la distorsion de nouvelles pour générer des clics, voire à la propagation de tragiques faits inexacts concernant des personnalités publiques, suscitant une profonde tristesse parmi le public.
Ce qui est encore plus préoccupant dans cette situation, c’est que ces campagnes de désinformation sont reconnues par ces mêmes plateformes de médias sociaux. Elles les tolèrent apparemment en raison de leur rentabilité, au détriment des répercussions sur leurs abonnés et du préjudice économique engendré par la fraude en général. Les conséquences humaines tragiques qu’elles engendrent sont également minimisées.
Sur Facebook, par exemple, les fraudes les plus courantes consistent à annoncer le décès d’une personne que l’on prétend connaître. Il peut s’agir également d’une personne de notre liste de contacts qui recommande un régime amaigrissant miracle, ou encore quelqu’un qui nous contacte via un message public pour nous demander de converser en privé sous prétexte de faire connaissance. Dans tous les cas, ces méthodes sont frauduleuses et ont pour but d’obtenir un maximum d’informations personnelles vous concernant. Cela peut mener au vol d’identité ou à la prise de contrôle de votre compte Facebook, ainsi que d’autres comptes en ligne.
Dans le contexte des campagnes mentionnées précédemment sur Facebook, X ou Instagram, l’objectif reste constant. Pour accéder à l’information qui est présentée comme une actualité personnelle, il vous est demandé de confirmer votre mot de passe. Cependant, il est crucial de comprendre qu’en répondant à cette demande, vous pourriez permettre au fraudeur de prendre le contrôle de vos comptes en l’espace de quelques secondes. Il est impératif de souligner qu’il ne faut en aucun cas céder à cette demande, ce qui est formellement déconseillé !
Comment réagir face à ces vagues de fausses campagnes ? Le conseil que je peux vous offrir est simple : adoptez une mentalité de journaliste amateur averti et remettez systématiquement en question tout ce que vous lisez. Cultivez le doute envers les informations qui vous sont présentées et prenez l’initiative de les vérifier en utilisant Google pour retrouver la même nouvelle provenant d’une source médiatique fiable et reconnue que vous connaissez. Ne vous contentez pas d’un nom de média que vous ne reconnaissez pas, car c’est également une technique courante de la désinformation. Je tiens à souligner une fois de plus qu’il est essentiel de comprendre que pour obtenir une information légitime via Google, il n’y a aucun frais impliqué et il ne vous sera jamais demandé de fournir votre mot de passe ou vos informations personnelles pour y accéder.
Pour corroborer les comptes personnels qui m’envoient souvent des demandes, j’utilise Google Face Recognition, qui est une page web gratuite qui permet de savoir si une image est utilisée ailleurs sur le Web et d’en connaître la source légitime. Cette semaine, un nouvel adhérent a rejoint un groupe Facebook de Rosemont avec l’intention de créer de nouvelles relations en publiant un message. Cependant, lors de l’examen de sa photo de profil, il est apparu que ce nouveau membre, aux intentions peu claires, utilisait en réalité la photographie d’un joueur de football espagnol très célèbre.
Questionné sur les moyens de se protéger de la fraude sur les réseaux sociaux, le robot Chat-GPT répondait:
Combattre les fausses informations sur les réseaux sociaux est un défi complexe, mais voici quelques approches que vous pouvez envisager :
Éducation et sensibilisation : Sensibilisez-vous et les autres aux dangers des fausses informations. Apprenez à repérer les signes typiques des fausses informations, comme les sources non fiables, les affirmations sensationnalistes et les manques de preuves vérifiables.
Vérification croisée des informations : Avant de partager ou de croire une information, assurez-vous qu’elle est soutenue par plusieurs sources crédibles et indépendantes. Les sites web de fact-checking (vérification des faits) sont utiles pour confirmer la validité des informations.
Promotion de la pensée critique : Encouragez les autres à examiner de manière critique les informations qu’ils rencontrent en ligne. Demandez-vous si une information semble trop sensationnaliste pour être vraie, et prenez le temps de vérifier avant de partager.
Utilisation des médias traditionnels : Les sources d’information établies et respectées ont généralement des normes élevées en matière de vérification des faits. Privilégiez les sources de confiance pour obtenir des informations fiables.
Signalement des fausses informations : Sur de nombreuses plateformes de médias sociaux, vous pouvez signaler les contenus suspects ou trompeurs. Les plateformes examinent souvent ces signalements et peuvent prendre des mesures pour limiter la diffusion de fausses informations.
Promotion de la responsabilité en ligne : Encouragez les autres à penser aux conséquences de leurs actions en ligne. Partager de fausses informations peut avoir un impact négatif sur la société et sur les personnes concernées.
Éducation aux médias : Intégrez l’éducation aux médias dans les programmes scolaires pour enseigner aux jeunes comment évaluer de manière critique les informations en ligne et reconnaître les sources fiables.
Utilisation d’outils technologiques : Certaines extensions de navigateur et applications peuvent aider à signaler ou à bloquer automatiquement les sites web connus pour diffuser de fausses informations.
Encouragement à la transparence : Les plateformes de médias sociaux et les entreprises en ligne peuvent contribuer en mettant en place des politiques de transparence concernant la manière dont les informations sont diffusées et en luttant activement contre les faux comptes et les réseaux de désinformation.
Engagement constructif : Si vous identifiez quelqu’un partageant des informations incorrectes, engagez-vous de manière respectueuse en fournissant des preuves ou des informations précises pour corriger la situation.
La lutte contre les fausses informations nécessite des efforts collectifs et une sensibilisation continue. En tant qu’utilisateur des médias sociaux, vous avez un rôle à jouer pour contribuer à un environnement en ligne plus fiable et informé.
En conclusion, à moins que vous ne connaissiez personnellement votre interlocuteur ou que vous soyez certain de la source d’une information, il est prudent de présumer que la grande majorité du contenu diffusé sur les réseaux sociaux pourrait être potentiellement frauduleux, et que les individus qui le partagent pourraient avoir des intentions malveillantes.
Tant qu’il n’y aura pas de lois plus sévères concernant le contenu du Web, nous resterons dans cette situation.
« Filtre anti-arnaque », cyberharceleurs bannis des réseaux sociaux: le gouvernement veut s’attaquer à l’insécurité numérique
Selon TF1 Info – Après un meilleur encadrement des influenceurs, le gouvernement français veut s’attaquer à l’insécurité numérique. Il présentera la semaine prochaine en Conseil des ministres un projet de loi sur le numérique visant à éviter les arnaques ou la présence de cyberharceleurs sur les réseaux sociaux. Quelles mesures figureront dans ce texte?
Tout d’abord, le gouvernement souhaite instaurer une peine complémentaire d’interdiction d’inscription sur les réseaux sociaux en cas de condamnation pour cyberharcèlement. Le gouvernement confirme son intention de développer un « filtre anti-arnaque » qu’il mettra en test lors de la Coupe du monde de rugby en septembre prochain. Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, le dispositif serait installé par défaut sur les appareils, et il serait possible de le désactiver si on ne souhaite pas en bénéficier. Un peu à la manière d’un pare-feu, une page d’avertissement s’afficherait lorsque l’utilisateur cliquerait sur un lien frauduleux dans un mail ou un SMS.
Fin 2023, devrait également entrer en vigueur le « Cyber-Score », une mesure votée par le Parlement il y a un an. Comme le Nutri-Score pour les aliments dans les supermarchés, « il s’agit pour les sites les plus consultés d’avoir un indicateur qui va du vert au rouge et qui précise à l’internaute si les données personnelles ou les données de paiement qu’il va déposer sur ce site sont bien sécurisées », a expliqué Jean-Noël Barrot.