COVID-19, VIH et opioïdes

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Université de Montréal

Les conférences internationales sur le sida, plus grands rassemblements mondiaux sur le VIH et le sida, sont l’occasion pour les scientifiques, les décideurs et les militants de réfléchir aux solutions pour éradiquer la maladie qui menace la santé publique et le bien-être individuel.

Cette année, la Dre Bruneau, professeure au Département de médecine de famille et de médecine d’urgence de la Faculté de médecine et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en médecine des toxicomanies, participait à la séance d’ouverture du 30 juillet dernier intitulée Indigenous responses to HIV; the opioid epidemic.

Pour elle, un constat se dégage: la pandémie de COVID-19, celle du VIH survenue dans les années 1980 et la crise des opioïdes qui se déroule actuellement aux États-Unis et au Canada ont comme point commun de mettre en relief les inégalités sociales.

«La Conférence internationale sur le sida de Montréal, en 1989, a vu l’émergence de nouveaux acteurs: les personnes affectées directement par l’infection ont revendiqué haut et fort leur importance dans la lutte au VIH, explique-t-elle. Aujourd’hui, on ne peut plus faire de la science sans se préoccuper des enjeux structurels ni intégrer les personnes affectées par la condition étudiée.»

Alors que deux conférenciers en provenance des États-Unis et du Canada traitaient spécifiquement des questions autochtones en première partie de la séance plénière, la docteure Bruneau soulignait que les décès par surdose chez les Premières Nations sont cinq fois plus élevés que dans le reste de la population de la Colombie-Britannique. Par ailleurs, si les surdoses d’opioïdes ont légèrement diminué au Canada en 2019, elles ont ensuite augmenté à un niveau inégalé post-COVID-19. Au-delà de ces données, la docteure Bruneau souhaitait donner un nouvel élan à l’engagement des différents acteurs.

«Au même titre que la communauté scientifique internationale s’est mobilisée et a agi rapidement pour trouver des solutions à la pandémie de COVID-19, elle se doit d’en faire autant pour la crise des opioïdes. Le Canada a un rôle de premier plan à jouer en investissant dans la recherche et en devenant, pourquoi pas, un laboratoire vivant pour endiguer la crise, et ainsi mieux la prévenir dans d’autres régions», concluait la Dre Bruneau.

Des centaines de conférenciers sur le sida demandent l’asile au Canada

Selon Radio-Canada –  De nombreux délégués africains ont profité de leur présence à Montréal l’été dernier pour tenter de rester au pays, a appris Radio-Canada. Ce sommet avait fait grand bruit, et pas nécessairement en raison de son sujet, pourtant gravissime. D’après des données fédérales, 251 personnes ayant obtenu un visa pour prendre part à cette conférence sur le sida ont déposé une demande d’asile au Canada en date du 30 septembre.