Roger-Luc Chayer
Parents d’enfants gais et VIH: Deux livres existent et peuvent vous aider à en parler!
(Par Gay Globe) Caroline Gréco était une auteure française de Marseille et mère de Julien, un jeune homme dans la vingtaine qui a décidé un jour d’annoncer son homosexualité à sa mère. Le livre «Julien, toi qui préfères les hommes» est offert gratuitement par Gay Globe en PDF au Gayglobe.net/julien/julien-screen.pdf et c’est ainsi que Caroline le présentait en préface: «Lorsque Julien m’a dit son homosexualité, j’ai découvert un monde inconnu puis avec lui, j’ai entendu des témoignages familiaux dramatiques qui m’ont donné l’idée d’écrire pour les parents. En relisant mon texte pour préparer cette édition, je me suis aperçue que certains passages avaient vieilli. Dans les années 1985 – 1990 on parlait peu d’homosexualité. Les gays et les lesbiennes avaient une vie discrète et cachée et lorsqu’on avait un enfant homosexuel les parents avaient souvent beaucoup de difficulté d’abord à le savoir, ensuite à l’admettre. Ils se sentaient coupables et n’osaient surtout pas en parler à leur entourage.
Aujourd’hui, je ne m’exprimerais plus comme cela, mais j’ai pensé qu’il était précieux de conserver ce témoignage d’une époque difficile. Heureusement, la situation a évolué. Oui, mais quand dans une famille il y a un enfant homosexuel, le problème de l’acceptation par les parents resurgît. Je reçois encore actuellement des lettres de parents qui ne comprennent pas et se posent beaucoup de questions. L’homosexualité d’accord, mais chez les autres ! Ce livre a été écrit avant tout pour venir en aide à des parents qui découvrent l’homosexualité de leur fils ou de leur fille, et leur faire voir que la route vers une compréhension mutuelle est praticable, puisque j’ai fini par la parcourir. Mais aussi pour aider de jeunes homosexuels à comprendre les difficultés que leurs parents ont à surmonter dans ce chemin.»
Lorsque Julien a découvert qu’il était séropositif, il a affronté la maladie avec sa mère jusqu’à la fin et c’est dans «À Dieu, Julien» au Gayglobe.net/julien/adieujulien.html, que Caroline nous raconte son combat: «Je suis debout sur le bord de la plage, un voilier passe dans la brise du matin, et part vers l’océan…Il est la beauté, il est la vie. Je le regarde jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’horizon.Quelqu’un à mon côté dit: « Il est parti ! » Parti vers où ? Parti de mon regard, c’est tout. Son mât est toujours aussi haut. Sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine. Sa disparition totale de ma vie est en moi, pas en lui. Et juste au moment où quelqu’un près de moi dit: « Il est parti ! », il y en a d’autres qui, le voyant poindre à l’horizon et venir vers nous, s’exclament avec joie: « Le voilà ! »C’est ça, la mort !» «En relisant mon texte pour préparer cette édition, je me suis aperçue que l’histoire du sida de Julien est bien dépassée. À l’époque où j’écrivais, les trithérapies n’existaient pas encore, la maladie était taboue. Avoir le sida signifiait la mort. Aujourd’hui, je ne m’exprimerai plus comme cela, mais j’ai pensé qu’il était précieux de conserver ce témoignage d’une époque difficile, où on était bien démuni devant cette maladie inconnue. J’ai donc laissé mon texte tel qu’il était.» Julien, Pascal Coste de son vrai nom, est mort 6 mois avant l’arrivée des trithérapies. Ces livres racontent des histoires vraies. À lire, c’est gratuit.