Roger-Luc Chayer (Photo via France 24, source inconnue)
Le président élu des États-Unis, Donald Trump, a annoncé hier, le 22 décembre, que dès son entrée à la Maison-Blanche, il signerait un décret visant, selon lui, à mettre un terme au « délire trans et woke ». Il avait déjà déclaré, au cours des dernières années, et plus particulièrement depuis l’annonce de sa candidature à la dernière élection présidentielle comme représentant du parti républicain, qu’il souhaitait supprimer la couverture des frais médicaux pour les personnes trans dans l’armée américaine. Cette fois, il va beaucoup plus loin.
Dès l’investiture le 20 janvier, « je signerai des décrets pour mettre fin aux mutilations sexuelles des enfants, exclure les transgenres de l’armée et les exclure des écoles primaires, des collèges et des lycées », a martelé le prochain président américain. « La politique officielle des États-Unis sera qu’il n’y a que deux genres, homme et femme », a déclaré Trump lors d’un évènement organisé par Turning Point USA, à Phoenix, en Arizona hier le 22 décembre.
Il est clair que le futur président des États-Unis est guidé soit par l’ignorance, soit par l’influence de quelqu’un d’autre. Il est vrai qu’un débat existe dans plusieurs pays concernant la participation des personnes trans dans le sport, ainsi que l’âge auquel les enfants peuvent être soumis à des traitements médicaux visant à changer de sexe ou à procéder à une réassignation sexuelle.
Certains États américains interdisent actuellement aux mineurs d’accéder à des traitements médicaux de réassignation sexuelle et prohibent les chirurgies de réassignation pour les enfants. Cependant, ces mêmes États permettent aux individus de prendre leurs propres décisions à ce sujet dès leur majorité, sans les exclure des programmes sociaux ou des couvertures médicales. Le président Trump, quant à lui, va bien au-delà de ces lois régionales.
L’influence d’Elon Musk
Elon Musk, propriétaire de Tesla, du réseau social X, de SpaceX, et d’autres entreprises, est souvent perçu ces dernières semaines comme le véritable président des États-Unis. Certains affirment qu’il exercerait une influence considérable sur Donald Trump, ses opinions se reflétant fréquemment dans les décisions et les politiques annoncées par ce dernier. Il est toutefois important de souligner que M. Musk n’a jamais été élu à un poste public, ni même candidat à une telle fonction.
Par ailleurs, la décision de Donald Trump concernant la question trans semble être largement influencée par la frustration personnelle d’Elon Musk liée à sa propre fille trans, qui a choisi de renier son père et de quitter les États-Unis suite à l’élection de Trump.
« J’y réfléchis depuis un moment, mais hier me l’a confirmé. Je ne vois pas mon avenir aux États-Unis », a écrit Vivian Jenna Wilson dans un post sur Threads mercredi le 6 novembre dernier. « Même s’il ne reste au pouvoir que quatre ans, même si les réglementations anti-trans n’aboutissent pas miraculeusement, les personnes qui ont voté volontairement pour cela ne disparaîtront pas de sitôt. »
Si les nombreux influenceurs gravitant actuellement autour du président élu Donald Trump parviennent aussi facilement à influencer sa politique et ses décisions, il faut s’attendre à de violents bouleversements au sein de la société américaine, et même à l’échelle mondiale. Donald Trump ambitionne en effet de redéfinir l’ordre mondial selon ses propres objectifs, qu’il s’agisse des relations avec le Canada, l’OTAN, la Chine, ou d’autres acteurs internationaux.