
Par: Carle Jasmin selon Santé Canada
Image: Whiteoakrecovery.com
Le PCP, ou phencyclidine, est une drogue synthétique qui a été développée dans les années 1950 comme anesthésique intraveineux. En raison des réactions indésirables observées chez de nombreux patients, notamment agitation, délire et comportement irrationnel, son utilisation médicale a été abandonnée. Depuis, le PCP a trouvé un nouvel usage en tant qu’anesthésique pour les grands animaux.
Communément désignée sous le nom de «poussière d’ange», cette substance produit une variété d’effets sur le consommateur. Elle engendre un sentiment de détachement de l’environnement et une dissociation entre l’esprit et le corps, altérant ainsi la perception visuelle et auditive. En sa forme pure, le PCP se présente comme une poudre cristalline blanche au goût amer, mais il est souvent mélangé à des colorants pour être vendu illégalement sous diverses formes, telles que des gélules, des comprimés ou des poudres colorées. Sa fabrication relativement simple en fait aussi un substitut courant à d’autres drogues illégales, comme le LSD et la méthamphétamine. Le mode de consommation du PCP peut varier: il peut être ingéré, sniffé, injecté, ou même fumé en étant mélangé à des herbes comme le persil, le tabac, l’origan ou le cannabis. Les effets de cette drogue durent généralement entre quatre à six heures, selon la quantité ingérée et le mode de consommation.
Classé comme une substance contrôlée de l’annexe I, le PCP est illégal à vendre, posséder ou produire, sauf à des fins médicales, scientifiques ou industrielles. Actuellement, il est utilisé dans la recherche pour induire des symptômes similaires à ceux de la schizophrénie dans des modèles animaux.
La consommation de PCP entraîne des effets psychologiques et physiques à court terme. Les effets varient selon la méthode de prise; par exemple, si la drogue est ingérée, son impact dépend du contenu de l’estomac. Lorsqu’elle est sniffée ou fumée, elle agit rapidement sur le système nerveux. Les utilisateurs peuvent éprouver des sensations de relaxation et d’euphorie, mais aussi des réactions négatives telles que peur, anxiété, agitation, et paranoia.
D’autres effets psychologiques incluent des troubles de la parole, des distorsions de la perception du temps et de l’espace, ainsi que des hallucinations. Des doses élevées de PCP peuvent entraîner des comportements violents et mettre en danger la vie de l’utilisateur et des autres. Les personnes ayant des antécédents de psychose ou de comportement antisocial sont particulièrement à risque. Les effets physiques à court terme incluent somnolence, vision floue, étourdissements, et des variations de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle.
Concernant les effets à long terme, la consommation prolongée de PCP est associée à des symptômes psychologiques tels que perte de mémoire, anxiété, dépression et difficultés cognitives. Ces symptômes peuvent persister longtemps après la dernière consommation et, dans certains cas, demeurer indéfiniment.
Les risques liés à l’usage de PCP sont importants, surtout en ce qui concerne la transmission de maladies infectieuses par le partage de matériel d’injection, comme les aiguilles. Des maladies graves telles que le VIH et les hépatites B et C peuvent être contractées de cette manière. Par ailleurs, une consommation excessive de PCP peut provoquer une psychose toxique, imitant les symptômes de la schizophrénie, et rendre l’individu imprévisible.