Est-ce que le militantisme pardonne tout?

Depuis que les gais et lesbiennes sont plus libres et peuvent s’organiser en groupes communautaires ou associations, les crises se multiplient, les scandales et les coups se retrouvent souvent dénoncés, dans les médias et les leaders, pas tous évidemment, visés par des enquêtes sur leur gestion et leurs méthodes. Le communautarisme gai n’est pas différent des autres formes de militantisme dans la société, il est le reflet de la société en général sans plus.

Pourtant, pour faire avancer la cause du droits d’accès aux médicaments anti-sida, avant 1995, des actes plutôt spectaculaires ont été commis de la part de certains militants et à cause de ces actes, ou grâce à ces actes, les choses se sont faites plus vite, les médicaments de la famille de la trithérapie sont arrivés plus tôt et des vies ont été sauvées grâce à ces abus sporadiques et ces « outings » disgracieux.

Dans d’autres cas, comme le mariage gai par exemple, le militantisme a tout fait pour obtenir un droit que l’on prétendait faire l’unanimité dans la communauté gaie et lesbienne et depuis les modifications à la loi sur le mariage et à l’union civile, presque plus personne ne se marie chez les gais. Selon le pasteur Réal Murray, à Montréal, depuis la nouvelle loi sur l’union civile, presque plus personne ne vient le voir pour s’unir.

Côté gestion, des groupes communautaires font des miracles avec presque rien, le Conseil de Presse Gai du Québec fonctionne avec moins de 200$ par an alors que d’autres groupes ont des dépenses somptueuses et ne produisent aucun résultat. Les présidents de certaines organisations bénévoles ont des comptes de dépenses équivalents à des chefs de grandes entreprises, voyagent dans le monde entier, vivent dans les meilleurs hôtels et ne déclarent que 14,000$ de revenus par an.

Est-ce que le militantisme pardonne tout?

Est-ce que parce que la cause gaie nécessite l’existence d’une forme de militantisme l’on doit tout pardonner aux militants, même à ceux qui se servent de la cause gaie pour se faire du capital politique, même à ceux qui s’enrichissent alors qu’ils sont bénévoles (?!?), même à ceux qui commettent des actes répréhensibles au nom de la cause?

Le bénévolat attire de par sa nature des personnes qui ont le temps et on n’y voit très peu de chefs d’entreprises ou de présidents de sociétés, qui ont l’indépendance financière requise pour gérer et surveiller ce qui se fait dans les assos, est-ce que l’on devrait passer une loi responsabilisant les dirigeants des assos face à des paramètres de gestions définis?

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