ET LE FAMEUX GÈNE GAI LUI?

Daniel DeMontigny

L’orientation sexuelle fait référence à l’attraction sexuelle relative
aux hommes, aux femmes, ou aux deux sexes. Ceux qui acceptent
l’homosexualité y voient une cause génétique, à l’opposé de ceux
qui croient que c’est un choix causé par la société. Selon une
revue de la littérature de 2016, il y aurait considérablement plus
d’évidences transculturelles robustes supportant des causes génétiques
plutôt que sociales: la non-conformité au sexe biologique
au cours de l’enfance serait fortement associée à l’homosexualité
à l’âge adulte; l’orientation sexuelle ne changerait pas malgré une
transition sexuelle sociale ou chirurgicale; les études démontrent
des influences génétiques chez les jumeaux; l’ordre de naissance
des garçons dans une famille serait un facteur significatif.
Au contraire, les preuves des causes sociales de l’homosexualité,
c’est-à-dire le recrutement, l’abus sexuel, des parents négligents
ou homosexuels, ou une plus ou moins grande tolérance sociale,
restent faibles et déformées par plusieurs facteurs confondants.
Une étude internationale de grande envergure (près de 500,000
personnes), publiée récemment, a tenté de trouver les gênes
associés à l’activité et l’orientation ‘non hétérosexuelle’. L’information
génétique et personnelle (questionnaires) des participants,
provenant de UK Biobank, une banque de données de 500,000
personnes du Royaume-Uni, ainsi que les données de 70,000 personnes
du service d’identification culturelle génétique 23andMe
des États-Unis, aurait été analysée en se fixant principalement sur
quelques questions comme les fantasmes sexuels, le degré auquel
ils s’identifiaient d’être gai ou hétérosexuel, et s’ils avaient déjà eu,
au moins une fois, une relation sexuelle avec une personne du
même sexe. Parmi les millions de variantes génétiques analysées,
seules cinq variantes ont pu être identifiées spécifiquement pour les
personnes ayant répondu ‘oui’ à la dernière question. Ces variantes
apparaîtraient dans moins de 1% des sujets, trop peu pour prédire
une orientation sexuelle. En utilisant une technique d’analyse différente,
les auteurs prétendent que les gênes pourraient influencer
8% à 25% de ce comportement. Bref, ils n’ont trouvé pratiquement
rien en commun chez les sujets ayant eu au moins une
expérience non hétérosexuelle au cours de leur vie. Ces résultats,
disent-ils, suggèrent que d’autres marqueurs génétiques seraient
découverts avec des cohortes beaucoup plus larges. Ils supposent
qu’il serait impossible de prédire l’orientation sexuelle, car un trop
grand nombre de variantes génétiques, peut-être des milliers, serait
impliqué, et que des facteurs environnementaux ou au cours
de la gestation pourraient expliquer ce qu’ils n’ont pu identifier.
Plusieurs groupes et militants LGBT ont vu dans ces conclusions
l’affirmation que l’identité et l’orientation sexuelle sont diversifiées,
malléables, et compliquées, mais déplorent le fait que l’identité
de genre, à l’opposé du sexe biologique, et toute la variété des
intérêts sexuels, n’aient pas été prise en considération. Quelques
académiciens gais ont fait pression pour interdire la publication
de cette étude, citant la discrimination et la sécurité des LGBT,
puisqu’elle semblait pencher fortement vers des causes sociales.
Certains se demandent, au vu des résultats insignifiants, pourquoi
cette étude a été publiée. D’autres critiquent les chercheurs d’avoir
porté leurs analyses sur un comportement sexuel au lieu d’une
attraction sexuelle inhérente. Dean Hamer, un généticien qui avait
découvert un ‘gêne gai’ en 1993, analysant exclusivement des individus
se disant homosexuels, a déclaré que cette étude n’était pas
sur l’orientation sexuelle, mais plutôt sur ce qui motive un individu
à avoir une, ou plusieurs expériences non hétérosexuelles. Au fait,
son gêne gai n’a pas été retrouvé!!!