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En Russie, depuis 2013, il est interdit de faire la « promotion » de l’homosexualité auprès des mineurs. La communauté gay et lesbienne peine à exister dans cette Russie conservatrice.
« Une Russie forte », voilà ce que promet Vladimir Poutine pour les six prochaines années de son mandat présidentiel. L’actuel maître du Kremlin devrait être réélu dimanche sans surprise, et sans passer par un deuxième tour.
Et dans cette Russie conservatrice, vivre son homosexualité est de plus en plus difficile. Jusqu’en 1999, être homosexuel était considéré comme une maladie. Depuis 5 ans, les cas d’agressions et les propos homophobes se banalisent. En 2013, Moscou a voté une loi qui punit toute « promotion » de l’homosexualité auprès des mineurs. Il est donc devenu interdit en Russie de dire à un enfant que les homosexuels existent.
Boris Konakov, 27 ans, assume son homosexualité. Derrière son lit, il cache, soigneusement plié un drapeau arc-en-ciel: « Il ne faut pas sortir avec ça c’est dangereux. Parce que pour les Russes, ce drapeau est uniquement le symbole de la communauté gay. Et ça ici, ce n’est pas bien vu ».
Pas de campagne de lutte contre le sida
Autour du poignet, Boris Konakov porte un discret bracelet de lutte contre le sida, rien de plus. Pourtant le jeune homme est un militant actif de la défense des droits des homosexuels. Très présent sur les réseaux sociaux, il est sans cesse la cible de violentes attaques: « Ça reste virtuel mais c’est blessant, c’est difficile, on me menace du pire. Heureusement pour l’instant ces menaces ne sont restées que virtuelles ».
En Russie, pas de campagne de lutte contre le sida. Dans le pays, faire un dépistage du VIH est parcours du combattant. « La médecine ne nous prend pas en charge, donc on doit tout faire tout seul, pour obtenir de l’aide, se faire dépister sans être obligé de dire qu’on est homosexuel », explique Niko, militante LGBT.
La Russie est aujourd’hui l’un des rares pays où les cas de VIH augmentent de plus de 10% chaque année.