Depuis des années, les chercheurs expérimentent des gels microbicides pour prévenir l’infection par le VIH, avec des résultats parfois décevants.
Selon Onofrio Zirafi, de l’uni- versité d’Ulm, en Allema- gne, des protéines présen- tes dans le sperme humain réduiraient l’efficacité des microbicides y compris ceux utilisant des antirétroviraux, et expliqueraient les taux de contaminations résiduels observés dans les études précédentes. L’essai CAPRI- SA qui avait montré un taux de protection de 54 % d’un gel à base de tenofovir (1 %) n’a pas été confirmé sur une plus grande échelle et a dû être arrêté pour manque d’efficacité. L’équipe d’Ulm avait déjà décrit en 2007 le rôle de fragments de la pro- téine PAP (Prostatic Acidic Phosphatase, présente dans
le sperme), capables de s’agréger en fibrilles amyloï- des, et de faciliter l’infection des cellules mononucléées du sang périphérique. Ces fibrilles, dénommées SEVI (Semen-derived Enhancers of Virus Infection) fixeraient en effet le VIH et facilite- raient sa fusion avec les cellules cibles, augmentant l’infectivité du VIH jusqu’à 400 000 fois.
Dans leur article publié dans « Science Translational Mé- decine»,OnofrioZirafietses collègues montrent in vitro qu’en plus de cette action facilitatrice de l’infection, les SEVI sont également capables de réduire l’effica- cité des différents types de microbicides testés par les auteurs. Cette relation se vérifiait avec le microbicide SPL 7013, qui se sert de dendrimères pour bloquer physiquement le passage du
virus, mais aussi avec des gels utilisant différents ty- pes de polymères, avec des cocktails d’anticorps ciblant les protéines virales gp41 ou des antirétroviraux (te- nofovir, nevirapine…). La seule exception à la règle : le maraviroc, un antagonis- te compétitif du récepteur CCR5, qui semblait empê- cher efficacement l’infection des cellules mononucléées du sang périphérique. Le maraviroc est commercia- lisé en France sous le nom deCelsentri,produitparPfi- zer et commercialisé par Viiv Healthcare. Les auteurs pré- cisent qu’il figure parmi les candidats pressentis pour la mise au point de nouveaux gels vaginaux pour prévenir l’infection par le VIH-1.
Son mode d’action est par- ticulier puisqu’il cible les récepteurs des cellules san- guines cibles du VIH.
Les résultats de l’équipe alle- mande suggèrent qu’un gel utilisant du maraviroc serait plus efficace, car insensible à l’action des SEVI. Les auteurs estiment également que les nouveaux gels devraient être testés, in vitro, en présence de sperme.
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