Fortune Magazine
Pour faire un bon investissement immobilier aux États-Unis, il faut probablement acheter dans un quartier gay. Depuis 2012, les prix ont augmenté beaucoup plus vite dans les quartiers gays que dans les autres quartiers, selon une étude du site d’annonces immobilières Trulia.
L’économiste auteur de l’étude a identifié les dix codes postaux américains avec la plus forte concentration de couples homosexuels (selon les chiffres du recensement de 2010, lors duquel les résidents peuvent choisir de s’identifier comme faisant partie d’un couple gay). A partir de là, il a comparé les prix dans ces quartiers en 2012 et en 2015.
En trois ans, les prix ont en moyenne augmenté de 23% dans les quartiers avec une forte concentration de couples d’hommes, et de 18% dans les quartiers à forte concentration de couples lesbiens.
Dans le top quatre de l’augmentation des prix, on trouve deux quartiers de Palm Springs en Californie, une ville connue pour ses spas, ses parcours de golf et son architecture moderniste. Les autres sont des quartiers des collines de San Francisco et une banlieue de Detroit dans le Michigan.
Pour les couples de femmes, la liste est différente: c’est dans un quartier d’Oakland en Californie que les prix ont le plus explosé, ainsi que dans la banlieue d’Atlanta et dans le quartier de Jamaica Plain à Boston.
Le magazine Fortune rappelle qu’en 2001 l’urbaniste Richard Florida et le démographe Gary Gates avaient fait un classement des villes avec la plus forte concentration d’hommes gay, le «gay index», et avaient remarqué que cette liste correspondait aux pôles de développement des nouvelles technologies. Leur théorie était que les zones urbaines où régnaient la tolérance et l’ouverture d’esprit attiraient des talents de la «classe créative», et étaient donc plus dynamiques. Ils écrivaient notamment que la «concentration de gays permettait de prédire la concentration et la croissance d’industries high tech.»
Il semblerait logique que des zones économiquement dynamiques connaissent une augmentation des prix de l’immobilier.
Mais les chiffres de Trulia montrent que la corrélation entre concentration d’homosexuels et innovation technologique ne suffit pas entièrement à expliquer l’augmentation des prix.
En effet, au sein de villes dynamiques et tolérantes comme Boston ou San Francisco, les quartiers gays ou lesbiens continuent de se distinguer par des prix plus élevés et qui augmentent plus vite que la moyenne. L’autre explication avancée par Fortune est de dire que les homosexuels (et les «bohémiens») sont souvent des «pionniers urbains» qui ont tendance à choisir des quartiers avec une belle architecture avant qu’ils ne deviennent trop cher.