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POLITIQUE – Jean-Marie Le Pen est hospitalisé depuis mardi après-midi dans un établissement près de Paris en raison d’un « état de fatigue générale », a-t-on appris ce mercredi 13 juin auprès de son conseiller.
L’ancien dirigeant politique devait se rendre mercredi à la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris pour assister à son procès pour provocation à la haine ou à la violence et pour injure publique, en raison de divers propos visant les homosexuels dont Xavier Jugelé, le policier tué dans l’attentat des Champs-Elysées en 2017.
« Exaltation de l’homosexualité »
L’ex-dirigeant frontiste est notamment poursuivi pour avoir commenté en avril 2017 les obsèques du policier, au cours desquelles son compagnon s’était exprimé. « Je pense que cette particularité familiale doit être tenue à l’écart de ce genre de cérémonie, qui gagnerait d’ailleurs à plus de discrétion », avait lancé Jean-Marie Le Pen dans son « Journal de bord ».
Etienne Cardilès, compagnon de Xavier Jugelé, s’est constitué partie civile. Il « attend une condamnation ferme de propos haineux tant envers un policier mort au service de la nation, que d’une communauté à laquelle est nié le droit d’exprimer publiquement sa peine », a indiqué son conseil, Thibault de Montbrial.
En mars 2016, déjà dans son « Journal de bord », l’ancien tribun d’extrême droite avait aussi affirmé: « Je crois que la pédophilie, qui a trouvé ses lettres de noblesse… interdites, mais tout de même, dans l’exaltation de l’homosexualité, met en cause toutes les professions qui approchent l’enfance et la jeunesse ».
Puis en décembre 2016, interrogé par des journalistes du Figaro sur la représentation des homosexuels au sein du FN, il avait estimé que « les homosexuels, c’est comme le sel dans la soupe: s’il n’y en a pas assez c’est un peu fade, s’il y en a trop c’est imbuvable ».
L’association Mousse, qui lutte contre les discriminations homophobes et sexistes, avait porté plainte après ces deux sorties, « provocations inacceptables à la haine d’autrui et à la haine de soi », selon son avocat, Etienne Deshoulières.
L’avocat de Jean-Marie Le Pen va demander le renvoi de l’affaire en raison de l’hospitalisationde son client.
Déjà hospitalisé en avril
Le cofondateur du Front national (devenu Rassemblement national le 1er juin), qui a présidé ce parti près de 40 ans, avait déjà été hospitalisé pour une grippe début avril, pendant une semaine.
À cette grippe s’était ajoutée une « complication pulmonaire dangereuse », a précisé à l’AFP son conseiller Lorrain de Saint Affrique.
« A l’issue d’un examen auprès de son médecin, celui-ci a souhaité garder M. Le Pen en observation quelques jours, au moins jusqu’à lundi », a-t-il précisé. Pour autant « ce n’est pas la même chose » que l’hospitalisation d’avril, a-t-il précisé.
L’eurodéputé avait participé a 5 heures de dédicaces de ses mémoires à Paris dimanche, a souligné Lorrain de Saint Affrique.
Jean-Marie Le Pen ne participera pas à une croisière sur la Seine organisée pour ses 90 ans par le controversé Jérôme Bourbon, directeur de la revue Rivarol, à laquelle il avait prévu de venir.