
Roger-Luc Chayer (Photo: Radio-Canada)
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a créé une onde de choc dans les médias hier, le 6 octobre 2023, en annonçant que la Ville de Montréal prévoyait une augmentation significative de ses taxes municipales lors du prochain rôle triennal en 2026.
Elle affirmait que, comme c’était souvent le cas, la Ville de Montréal se trouvait dans l’incapacité de compenser les problèmes liés à l’itinérance en raison des limitations budgétaires, insistant sur le fait que ce n’était pas de sa compétence, mais plutôt de celle du gouvernement provincial de Québec. Selon elle, c’est Québec qui a la juridiction en matière d’affaires sociales, et non la Ville de Montréal.
Dans un sens, elle a raison sur le principe, mais là où elle se trompe, c’est dans son approche de la question budgétaire.
Depuis leur première élection, Valérie Plante et son parti, Projet Montréal, ont misé fortement sur la création de pistes cyclables, la réduction de la largeur des rues, ainsi que sur des travaux majeurs souterrains, semblant agir comme si le monde s’arrêterait de tourner si ces projets n’étaient pas tous menés de front. De plus, il y a eu des dépenses jugées souvent superflues, comme l’octroi de boîtes cadeaux de 2000 $ à chaque nouveau-né à Montréal, ainsi que le réaménagement de rues déjà en bon état, mais que la mairesse souhaite refaire de manière à perturber les Montréalais qui utilisent des voitures.
Ce plan a un coût élevé pour les Montréalais, et Valérie Plante se tourne désormais vers Québec pour obtenir davantage de financement afin d’aider les sans-abri.
Tout d’abord, il est essentiel de comprendre que quelle que soit l’aide financière que Montréal reçoit des autres niveaux de gouvernement, cela n’a jamais résolu le problème sous-jacent, soit parce qu’elle ne peut pas, soit parce qu’elle ne souhaite pas le résoudre. Que les fonds alloués soient accrus ou réduits, la situation à Montréal ne change guère. Au contraire, lorsqu’elle utilise les fonds reçus sous forme d’aides exceptionnelles, seule une partie est consacrée à résoudre le problème, tandis que le reste est investi dans des projets comme les pistes cyclables et d’autres aménagements anti-voitures. Cela se reproduit également dans le domaine des transports en commun, où la Ville laisse le déficit s’accumuler tout en exhortant les Montréalais à l’utiliser davantage. Cependant, les usagers en ont assez des bus bondés, en retard, et des pannes fréquentes dans le métro.
En annonçant une augmentation significative des taxes municipales, Madame Plante semble suivre sa tendance habituelle : plutôt que de résoudre les problèmes existants, elle semble vouloir dépenser davantage pour accélérer la transformation de la ville en une métropole cyclable, même si très peu de personnes l’utilisent, à l’exception de quelques grandes artères. Prenez, par exemple, la rue Bourbonnière dans Rosemont, transformée en une sorte d’autoroute cyclable entre Notre-Dame et Rosemont, qui voit un usage limité, voire négligeable.
Il ne semble pas nécessaire de fournir à Madame Plante davantage d’aides financières ni de lui permettre d’augmenter les taxes. Au contraire, il serait judicieux de l’obliger à gérer plus efficacement les ressources déjà à sa disposition en ralentissant ou en annulant certains projets de transformation de rues non urgents qui coûtent cher aux Montréalais.
Il est grand temps que Madame Plante s’initie aux principes de la gestion économique responsable, et seulement alors pourra-t-on évaluer si Montréal a véritablement un déficit. Cependant, de nombreux Montréalais préféreraient qu’elle se concentre davantage sur la question des sans-abri et des personnes défavorisées plutôt que de poursuivre la construction de pistes cyclables pour des Montréalais qui, d’ailleurs, ne paient aucune immatriculation pour leurs vélos. J’y reviendrai…