La mandimycine : une lueur d’espoir contre les champignons multirésistants

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Roger-Luc Chayer (Photo: iStock / Getty Images Plus)

Nous connaissons tous le problème de la résistance aux antibiotiques, en particulier ceux utilisés pour traiter les infections sexuellement transmissibles, contre lesquels plusieurs bactéries présentent aujourd’hui des résistances importantes, compliquant le traitement de certaines de ces infections. En revanche, on parle beaucoup moins d’un autre type de résistance qui inquiète le corps médical : celle des infections fongiques aux médicaments traditionnellement utilisés pour les traiter.

Une infection fongique est causée par la prolifération anormale de champignons microscopiques dans ou sur le corps humain. Bien que souvent bénignes, notamment lorsqu’elles touchent la peau ou les ongles, certaines de ces infections peuvent devenir graves, en particulier chez les personnes immunodéprimées. Elles peuvent alors atteindre les poumons, le sang ou d’autres organes vitaux, compromettant le pronostic vital.

Ces infections sont de plus en plus préoccupantes dans le milieu médical, car certains champignons développent une résistance aux traitements antifongiques classiques, limitant les options thérapeutiques.

Quelques exemples d’infections fongiques

Parmi les infections fongiques les plus courantes, on retrouve la candidose, causée par la levure Candida albicans, qui peut se manifester dans la bouche sous forme de muguet, au niveau vaginal, sur la peau ou encore dans le système digestif. Elle est généralement traitée à l’aide d’antifongiques tels que le fluconazole, administré par voie orale, ou le clotrimazole, utilisé en crème ou en ovule. Une autre infection fréquente est le pied d’athlète, provoqué par des champignons dermatophytes comme Trichophyton rubrum, qui affecte les pieds et se traite habituellement avec des crèmes antifongiques à base de terbinafine ou de miconazole.

Quelles sont les infections fongiques en lien avec le VIH

Chez les personnes vivant avec le VIH, les infections fongiques représentent une complication fréquente, particulièrement lorsque le système immunitaire est affaibli. L’une des plus courantes est la candidose oropharyngée, souvent un des premiers signes cliniques d’un affaiblissement immunitaire, qui peut s’étendre à l’œsophage si elle n’est pas traitée. D’autres infections plus graves peuvent survenir, comme la cryptococcose, une infection opportuniste qui affecte principalement le cerveau et les méninges, ou encore la pneumocystose, une infection des poumons causant de graves difficultés respiratoires. Ces affections exigent des traitements antifongiques puissants et prolongés, et leur apparition est souvent corrélée à un faible taux de CD4, marqueur clé de l’immunité chez les patients séropositifs.

Arrive la mandimycine, une nouvelle classe d’antifongiques

Grâce aux recherches médicales les plus récentes, des chercheurs ont réussi à découvrir et à mettre en marché un tout nouveau médicament destiné à traiter les infections fongiques résistantes aux traitements traditionnels : la mandimycine.

Selon le site Medisquare.be, Contrairement aux antifongiques traditionnels, la mandimycine agit spécifiquement sur la membrane lipidique entourant les cellules fongiques, perturbant ainsi leurs fonctions physiologiques. Cette approche innovante permet de contourner les mécanismes de résistance habituellement développés par les champignons pathogènes.

Lors d’essais en laboratoire, la mandimycine a montré une efficacité remarquable contre plusieurs espèces fongiques multirésistantes inscrites sur la liste des pathogènes prioritaires établie par l’Organisation mondiale de la santé, notamment Candida spp., Cryptococcus neoformans et Aspergillus fumigatus. Chez la souris, elle s’est également révélée efficace contre Candida auris, une espèce particulièrement préoccupante en raison de sa résistance aux principaux traitements antifongiques disponibles.

La mandimycine est actuellement en phase préclinique, mais ses résultats prometteurs pourraient accélérer son développement vers des essais cliniques.

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