Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National
La pauvreté chez les gais, des solutions pour se divertir et chercher l’aide nécessaire!
S’il est un dossier qui touche particulièrement la communauté gaie et lesbienne de Montréal, c’est bien celui de la pauvreté. Elle n’est pas évidente à observer et il est souvent de bonne conversation d’affirmer que le milieu homosexuel a une qualité de vie plus élevée que la moyenne, que les gais n’ayant pas de famille à nourrir ou d’enfants à charge ont un fardeau financier moindre que les hétéros. C’est toujours assez flatteur que d’entendre ce genre d’affirmation mais il y a une réalité effrayante qu’il faut savoir: Certains gais et lesbiennes sont pauvres et pourraient s’en sortir!
CAUSES: Il y a de nombreuses causes à la pauvreté actuelle chez les gais. Un grand nombre d’homosexuels sont des étudiants ou sont de jeunes travailleurs qui doivent rembourser leurs prêts étudiants. Quand on sait que le simple Bac provoque un endettement de 15,000$ et qu’une maîtrise peut accrocher un boulet allant jusqu’à 22,000$, il est facile de perdre le contrôle de ses finances. Le chômage et la situation de l’emploi autant chez les étudiants que chez les travailleurs sont aussi des facteurs importants d’appauvrissement. L’aide sociale qui n’offre que 499$ par mois aux chômeurs de longue durée et aux véritables « non employables » n’est pas la porte de sortie espérée pour nombre d’entre eux.
Un catégorie un peu spéciale de ces personnes défavorisées sont les malades du SIDA. Une grande proportion des personnes assistées sociales pour maladie, dans les comtés de Ste-Marie-St-Jacques et Hochelaga-Maisonneuve sont des sidéens qui doivent faire face, en plus de leur état de santé, aux coûts des médicaments non couverts.
INJUSTICES SOCIALES: En travaillant un peu et en effectuant quelques recherches dans ce dossier, on y trouve des situations qui choquent. Notamment, le traitement accordé aux prisonniers et aux détenus qui arrivent à la fin du mois devant une situation financière de loin supérieure aux assistés sociaux. En effet, le prisonnier reçoit une indemnisation de 6.50$ par jour pendant toute la durée de son séjour en prison. N’oublions pas qu’il est logé, meublé, nourri, éduqué, lavé, soigné, médicamenté et qu’il a accès a toute une gamme d’activités sportives allant de la piscine, du hockey aux haltères et aux sports de gymnase.
Si le prisonnier amasse ses sous, il se met de côté presque 200.00$/mois ou 2400.00$ par année. Connaissez-vous un seul assisté social ou un travailleur au salaire minimum qui puisse bénéficier de tous ces avantages et qui a un surplus mensuel de 200$?
SOLUTIONS: Quand on a pas de quoi se nourrir au delà de la troisième semaine du mois, il est impossible de réfléchir à son sort et même de trouver des solutions. L’anxiété est d’ailleurs le mal le plus fréquent chez les homosexuels pauvres. Jeunesse au Soleil offre deux fois l’an seulement des paniers de secours aux demandeurs et la même chose pour la St-Vincent-de-Paul qui donne généreusement deux fois l’an un coupon d’achat de 25$ (pour rire du peuple quoi!). Mais que faire après avoir épuisé ces maigres ressources? Comment arriver à la fin du mois le ventre plein? Vers qui se tourner pour avoir la compréhension et les mesures quelques fois urgentes (un chèque de BS retardé ou volé, une prestation de la CSST ou de la Société de l’Assurance Auto retenue pour étude du dossier) que nécessitent la condition de survivant?
OUI, il y a des solutions! Des solutions à long terme qui permettent aux gens de véritablement se sortir du trou et de chercher un revenu plus adéquat. Nous vous proposons ici une série d’idées qui peuvent toutes être appliquées et qui donnent des résultats surprenants:
Toutes les personnes séropositives malades ou pas devraient se faire connaître des C.L.S.C. On peut rapidement s’occuper des problèmes de logement, de soins à domicile et même de nourriture (C.L.S.C. Centre-sud 527-2361).
La Fondation d’Aide Directe SIDA-Montréal (522-1993) veille à apporter tout le soutien nécessaire au malade. La fondation s’occupe de nourriture, d’accompagnement, d’écoute et offre de nombreux autres services.
Toujours consulter son agent d’aide socio-économique aux bureaux de la sécurité du revenu. Ils est bien placé pour trouver des programmes visant l’augmentation des prestations. Si on a l’impression que la prestation d’aide sociale accordée ne représente pas la réalité ou est injuste, consulter son député provincial qui se fera un devoir d’intervenir directement auprès de l’agent d’aide ou du superviseur.
Pour un repas complet et pas cher dans les périodes difficiles, la Bouffe-héberge, 527-0344 est une ressource indispensable. À1$ le repas, c’est plus qu’abordable.
Il existe de nombreux groupes communautaires visant l’achat en gros d’épicerie. Le principe est intéressant pour ceux qui souhaitent manger à la maison et on peut consulter la liste pour son quartier à son C.L.S.C. ou en s’adressant au député provincial local.
Il n’y a pas que la santé du corps qui importe. Les gais défavorisés ont aussi besoin de distractions. Le sport et les loisirs permettent à l’esprit de diminuer les tensions et de mieux contrôler l’anxiété.
Toutes les maisons de la culture de Montréal offrent des spectacles gratuits en autant qu’on arrive 1/2 heure avant le spectacle (Maison de la culture Frontenac 872-7882). Les bibliothèques offrent une variété de services allant du prêt de livres, de cassettes, de disques et souvent, on pourra y visionner des documentaires ou se promener sur le web (Bibliothèque centrale annexe 872-2198) . La majorité des centres sportifs municipaux offrent des tarifs particuliers aux personnes à faible revenus (Centre Immaculée Conception, 527-1256). Aux prismes (523-8956) est un groupe récréatif pour gais, lesbiennes et leurs amis, en général c’est gratuit ou à très faible coût. Le Centre Communautaire des Gais et Lesbiennes de Montréal (528-8424) sera fort utile pour toutes références aux organismes sociaux gais. Pour ceux qui souffrent psychologiquement, Gai-écoute (521-1508) et les Émotifs anonymes (277-9518) sauront écouter. La pauvreté n’est pas une fin en soi. L’aide existe et est disponible pour ceux qui veulent et peuvent l’utiliser. Toutes ces actions ne libéreront pas les gouvernements de leurs obligations à créer des emplois de qualité mais donneront du moins aux victimes de la pauvreté, des moyens efficaces d’attendre des jours meilleurs.