Le VIH aujourd’hui : les clefs pour comprendre
Selon: VIH.org – Plus de 40 ans après la découverte du VIH, la lutte contre le VIH a considérablement progressé, à tel point que mettre fin au VIH n’est plus un objectif utopique. Le «zéro transmission du VIH d’ici à 2030» est devenu un objectif des plans de santé publique au niveau national, régional et local. Mais les moyens de lutte contre l’épidémie ne sont pas assez connus. Dépistage gratuit pour tous, préservatifs gratuits pour les moins de 26 ans, accès au traitement post-exposition, à la prophylaxie pré-exposition qui peut être initiée en médecine de ville… Jamais les moyens de prévention n’ont été aussi accessibles et nombreux. Mais les préjugés sur le VIH ont la vie dure et les discriminations perdurent…
VIH : vers un vaccin à ADN
Selon: Inserm – Aujourd’hui, on ne guérit pas du VIH (sauf exceptions). Quant au carcinome hépatocellulaire qui touche le foie, c’est l’un des cancers les plus mortels. Des vaccins à ADN perfectionnés ont été testés sur ces deux maladies. Et les résultats sont très prometteurs. Les vaccins à ARN et à ADN ont été placés sur le devant de la scène lors de la pandémie de Covid-19.Si le commun des mortels a découvert ces outils à cette occasion, les scientifiques, eux, y travaillent depuis une trentaine d’années. Dans le laboratoire Immunologie et nouveaux concepts en immunothérapie à Nantes, Bruno Pitardet son équipe viennent d’obtenir des résultats très prometteurs sur des vaccins à ADN qui ciblent le VIH et le carcinome hépato-cellulaire, cinquième cancer le plus important au monde.
«Les vaccins à acides nucléiques consistent à faire fabriquer un antigène par le corps que l’on veut protéger», rappelle le chercheur. La synthèse de cet antigène entraînera la fabrication d’anticorps correspondants, dans le cadre de la réaction immunitaire adaptative. «Mais, pour que le vaccin soit un succès, il faut aussi, lors de l’injection de l’ADN ou de l’ARN, stimuler la réaction immunitaire innée», poursuit Bruno Pitard. C’est-à-dire la mise en action de signaux d’alerte qui vont stimuler la réponse immunitaire adaptative, à savoir la synthèse des anticorps. C’est précisément ce que son équipe et lui sont parvenus à faire.
Pour réussir cela, encore fallait-il introduire l’ADN au bon endroit. «De nombreux vaccins à ADN étaient conçus comme ceux à ARN, explique Bruno Pitard. L’entrée dans la cellule se faisait par endocytose, c’est-à-dire par repli sur elle-même de la membrane cellulaire: c’est dans la bulle ainsi créée (l’endosome) que se trouvent les protéines qui reconnaissent l’intrusion d’ARN et déclenchent la réaction immu-nitaire. Mais nous avons découvert que celles qui détectent un ADN étranger se trouvent dans le cytoplasme, soit à l’intérieur de la cellule.» D’où l’inefficacité des vaccins à ADN jusqu’à présent.
Il a donc fallu concevoir un moyen de transport –un vecteur– constitué de molécules qui portent des charges positives, et de taille assez petite pour se faufiler à travers la membrane et entrer dans la cellule sans déclencher d’endo-cytose. C’est le cas du vecteur 704, un polymère qui ressemble à une étoile, au milieu duquel quatre branches servent de support au brin d’ADN à transporter. L’équipe nantaise a testé son vecteur dans le cadre de deux maladies: une infection au VIH chez la souris et un carcinome hépatocellulaire chez le macaque.
Chez les souris, l’introduction de ce vecteur et de la séquence d’ADN adéquat a déclenché une réaction immunitaire et produit des anticorps qui empêchent l’interaction entre le VIH et la protéine CD4 des cellules immunitaires lymphocytes, avec la même efficacité que chez des humains qui synthétisent des anticorps neutralisant à spectre large et qui parviennent à guérir seuls de la maladie. La prochaine étape consistera à vérifier l’innocuité du vaccin chez les primates, ce qui ne devrait pas poser de problème étant donnés les résultats plus avancés sur le carcinome. Forts de ces résultats, les chercheurs pourraient tenter une injection chez l’humain dès l’an prochain.