Clinique l’Actuel
Le lymphogranulome vénérien, aussi appelé la maladie de Nicolas-Favre, est une infection transmissible sexuellement. Le pathogène du LGV est chlamydia trachomatis. Alors que la plupart des souches ne donnent qu’une infection superficielle de la peau, les souches L1-L3 peuvent provoquer une infection généralisée et des ulcérations génitales.
Le LGV est concentré dans les régions tropicales et subtropicales du monde. Dans ces régions, il est responsable de 2 à 10 % des ulcérations génitales. Au Canada, l’infection n’est que sporadique, après importation par des personnes à risque (touristes, immigrants, militaires, etc.).
En 2013 une éclosion touchait principalement la communauté gaie à Montréal. L’infection se transmet par contacts sexuels avec une personne infectée, et en phase contagieuse, par contact génital, oral ou anal, et ce, même s’il n’y a pas pénétration. La période d’incubation (délai entre le contact sexuel et l’apparition des symptômes) est en moyenne de 10 à 14 jours, pouvant parfois aller jusqu’à 6 semaines.
L’évolution de la maladie peut se subdiviser en trois stades. Après la période d’incubation apparaît un petit bouton (papule) non douloureux qui évoluera en quelques jours vers un ulcère (plaie ouverte) superficiel. En raison de sa guérison rapide (et même sans traitement) en quelques jours, cette lésion n’est remarquée que par une minorité des personnes atteintes.
Deux à quatre semaines après la lésion primaire commence le deuxième stade dans les ganglions (les acteurs du système immunitaire) inguinaux (dans l’aine). Les ganglions (du même côté de l’ulcère initial) deviennent enflés et douloureux. Il y a souvent une rougeur à la surface de ces ganglions. À l’occasion, ces ganglions peuvent s’ouvrir à la surface de la peau et émettre un pus crémeux et blanchâtre. Le deuxième stade peut être accompagné de symptômes généraux: fièvre, fatigue, maux de tête, vomissements et douleurs aux membres (bras et jambes).
En l’absence de traitement, ces ulcérations chroniques produisent des cicatrices et occasionnent des obstructions des vaisseaux lymphatiques (les conduits qui transportent les liquides corporels). Cette complication peut provoquer un éléphantiasis (une enflure des parties génitales). Le LGV est difficile à diagnostiquer. La culture de matériel provenant de la base d’un ulcère (prélèvement de sécrétions à l’aide d’un coton-tige) permet d’identifier le micro-organisme dans seulement 30 % des cas. Pour cette raison, si le statut clinique est évocateur, le diagnostic se fait par dosage des anticorps anti-chlamydiae (test spécifique aux bactéries responsables, effectué à l’aide d’une prise de sang).