Roger-Luc Chayer (Image: IA / Gay Globe)
L’hypertrophie bénigne de la prostate est une condition qui touche de nombreux hommes de plus de 50 ans dans la population générale. Chez les hommes homosexuels, si elle n’est pas traitée, cette condition peut avoir des répercussions non seulement sur la santé physique, mais aussi sur la santé mentale. En effet, ce segment de la population masculine reste souvent sexuellement actif plus longtemps que les hommes hétérosexuels.
Qu’est-ce que l’hypertrophie bénigne de la prostate?
L’hypertrophie bénigne de la prostate, aussi appelée HBP, est une augmentation de la taille de la prostate qui arrive souvent chez les hommes en vieillissant. La prostate, une glande située sous la vessie et autour de l’urètre, peut devenir plus grosse et exercer une pression sur l’urètre. Cela peut entraîner des problèmes pour uriner, comme un faible débit, des envies fréquentes, surtout la nuit, ou la sensation de ne pas vider complètement sa vessie. Bien que ce ne soit pas dangereux ou lié au cancer, cela peut perturber la vie quotidienne.
Quels en sont les symptômes?
Les symptômes de l’hypertrophie bénigne de la prostate se manifestent souvent par des difficultés à uriner. Cela peut inclure un besoin fréquent d’aller aux toilettes, une sensation de ne pas vider complètement la vessie, ou des interruptions du flux urinaire. Il peut aussi y avoir des envies pressantes d’uriner, parfois avec des fuites, et une difficulté à démarrer la miction. Ces problèmes sont souvent plus marqués la nuit, perturbant le sommeil.
Quels sont les effets sur la sexualité et l’état mental des personnes atteintes?
L’HBP peut affecter la sexualité en provoquant une diminution de la libido, des troubles de l’érection ou une gêne lors des rapports. Ces difficultés, combinées aux symptômes urinaires gênants, peuvent entraîner un sentiment de frustration, d’insatisfaction ou de perte de confiance en soi. L’impact sur la santé mentale peut se traduire par de l’anxiété, une baisse de moral, voire un isolement social, particulièrement chez les personnes pour qui la vie sexuelle joue un rôle central dans leur bien-être émotionnel.
Comment ça se traite?
Le traitement varie selon la gravité des symptômes et les besoins du patient. Dans les cas plus légers, des modifications du mode de vie, comme une meilleure hydratation et des exercices spécifiques, peuvent suffire pour soulager les symptômes. Lorsque les symptômes deviennent plus gênants ou persistants, des médicaments peuvent être prescrits pour diminuer les problèmes liés à l’obstruction urinaire. Dans des cas plus graves, une intervention chirurgicale peut être envisagée pour retirer une partie de la prostate et ainsi réduire les symptômes.
Les médicaments utilisés visent esentiellement à réduire les symptômes liés à l’obstruction urinaire et à améliorer la qualité de vie du patient. Voici les principales classes de médicaments :
- Inhibiteurs des alpha-1-bloqueurs : Ils détendent les muscles de la prostate et de la vessie, facilitant le passage de l’urine. Les exemples courants incluent :
- Tamsulosine
- Alfuzosine
- Doxazosine
- Inhibiteurs de la 5-alpha-réductase : Ils agissent en réduisant la taille de la prostate en bloquant la production d’une hormone qui contribue à sa croissance. Ces médicaments sont plus adaptés pour les hommes avec une prostate plus grande. Les exemples incluent :
- Finastéride
- Dutastéride
- Compléments à base de plantes : Bien qu’ils ne soient pas des médicaments classiques, certains traitements à base de plantes, comme le pollen de seigle ou les extraits de palmiers nains, peuvent être utilisés pour soulager les symptômes.
Est-ce que la chirurgie comporte les mêmes risques que pour celle du cancer de la prostate?
Non, la chirurgie pour l’hypertrophie bénigne de la prostate ne signifie pas nécessairement la fin de la sexualité au contraire, elle peut améliorer grandement cette partie de la vie des individus atteints.
Les interventions chirurgicales modernes visent à traiter les symptômes urinaires tout en minimisant les effets sur la vie sexuelle. Dans de nombreux cas, les patients constatent une amélioration des symptômes urinaires sans perte significative de la fonction sexuelle.
Toutefois, il peut y avoir des risques et des effets secondaires possibles, tels que des troubles érectile ou une diminution de la libido. Ces complications sont souvent temporaires et varient d’un individu à l’autre. Les progrès chirurgicaux récents et les techniques moins invasives ont contribué à réduire ces risques.
Il est important de noter que l’HBP (hypertrophie bénigne de la prostate) n’est pas un cancer. La croissance de la prostate ne résulte pas d’une multiplication anormale de cellules, comme c’est le cas dans le cancer, mais d’un gonflement de l’organe. Contrairement au cancer, la réduction de la taille de la prostate dans le cadre de l’HBP est limitée à l’espace occupé par l’organe, plutôt que liée à la présence de cellules anormales. Les tests sanguins (PSA – Antigène Spécifique de la Prostate) restent également normaux dans le cas de l’HBP.
Le médecin de famille est habilité à poser un diagnostic d’HBP.