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Même si les traitements médicaux permettent de contrôler l’évolution du VIH et d’augmenter l’espérance de vie des séropositifs, il reste encore beaucoup beaucoup à faire tant au niveau de la prévention que des préjugés.
« L’année 2017 a été une bonne année en ce qui a trait à mieux comprendre le virus. On ne cesse pas de faire des progrès. Par contre, pour les stratégies thérapeutiques, on est encore en recherche », explique la professeure au Département de biologie de l’Université de Sherbrooke, Nancy Dumais.
Aujourd’hui, les gens traités ne sont plus condamnés à mourir dans un avenir rapproché. « Jusqu’en 1996, toute personne infectée mourrait de l’infection par le VIH. Actuellement, avec les thérapies dont on dispose, des traitements antirétroviraux, on peut réduire considérablement sa charge virale. On voit, pour la première fois, des gens infectés qui ont peu problème avec les maladies secondaires qui sont associées au VIH comme des pneumonies et de la tuberculose. On voit aussi ces gens-là vieillir. On supporte beaucoup mieux l’infection. On parle maintenant du VIH comme d’une maladie chronique. On est capable de vivre assez longtemps avec ce virus. Par contre, ça a des désavantages. On se sent protégé et ça a des impacts sur la prévention », analyse-t-elle.
Il n’existe toujours pas de vaccin ni de médicament permettant de guérir du VIH/sida. Actuellement, le traitement ARV permet seulement de contrôler l’évolution du virus et d’augmenter l’espérance de vie des séropositifs. « On travaille très fort pour développer de nouveaux types de traitements pour se débarrasser du virus. Les gens qui sont porteurs ont à l’intérieur d’eux, des réservoirs anatomiques où le virus va se cacher, comme le cerveau, et qui sont protégés de la réponse immunitaire parce qu’ils s’y rendent moins bien, entre autres. […] Les nouvelles thérapies visent à se débarrasser de ces réservoirs ce qui permettra d’éradiquer complètement le VIH », explique la professeure Dumais.
Même si l’avenir semble prometteur au niveau médical, il reste que les idées préconçues sur le sujet sont tenaces. « Les préjugés demeurent. Il reste encore beaucoup à faire pour en terminer avec les préjugés », rappelle Nancy Dumais.