Roger-Luc Chayer (Images: Paris 2024 / La moralité par IA – Gay Globe / Vidéo de Gainsbourg: Youtube, source inconnue)
Tout de suite après la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris 2024, des milliers de spectateurs du monde entier criaient au scandale à cause de certaines scènes qu’ils jugeaient inappropriées. Certains allaient même jusqu’à proférer des propos homophobes en raison de l’orientation sexuelle du metteur en scène du spectacle.
« J’ai éteint la télé, je ne voulais pas que mes enfants voient ces testicules bleus en direct. »
« Mais quelle horreur de montrer cette scène de drag queens à moitié nues. »
« Est-ce qu’on a voulu choquer la société avec toute cette pornographie ? »
« Clairement, le responsable de cette mise en scène est un pédophile. »
Cet amas de vieilles greluches et de chialeurs professionnels, les mêmes d’ailleurs qui se plaignent de tout et de rien en même temps, que ce soit du Président Macron, des taxes, des parades de la fierté, de la France de droite, de la France insoumise, des gilets jaunes, des fermiers, des conducteurs de TGV… bref, cette masse de plaignards professionnels qui servent à toutes les sauces (et je ne vise pas que la France ici), sont soit des ignares, soit des fomenteurs de troubles qui savent ce qu’ils font parce qu’ils ont trop de temps sur les bras. Parlons-en…
Il est vrai qu’il y a eu une scène montrant des personnages colorés, dont le principal, au centre, était habillé et maquillé en bleu. Les prétendants aux bonnes mœurs affirmaient que c’était un blasphème car, selon eux, cela représentait le dernier repas du Christ de Léonard De Vinci. Eh bien, c’est faux. Il fallait aller à l’école, ma petite Karen, quand c’était le temps.
Selon Le Parisien: « Un tableau en particulier a suscité de vives réactions : celui intitulé « Festivité » commençant par l’image d’un groupe à table, faisant penser à une reproduction de « La Cène », le célèbre tableau de Léonard de Vinci représentant le dernier repas de Jésus-Christ avec ses apôtres, mais avec des drag-queens, une mannequin transgenre et le chanteur Philippe Katerine presque nu grimé en Dionysos. Sur les réseaux sociaux, certains internautes y ont vu une référence peu appropriée, voire « satanique » ou encore blasphématoire. « Une insulte à la religion chrétienne », a par exemple fustigé l’un d’eux sur X (ex-Twitter). Au sein de la classe politique, cette représentation a également fait bondir une partie de la droite conservatrice et de l’extrême droite.«
Thomas Jolly, le metteur en scène du spectacle, réplique!
Thomas Jolly, le directeur artistique de cette cérémonie d’ouverture, a démenti s’être inspiré de La Cène. « Je crois que c’était assez clair, il y a Dionysos qui arrive sur cette table. Il est là, pourquoi ? Parce qu’il est dieu de la fête (…), du vin, et père de Sequana, déesse reliée au fleuve. L’idée était plutôt de faire une grande fête païenne reliée aux dieux de l’Olympe… Vous ne trouverez jamais chez moi une quelconque volonté de moquerie, de dénigrer quoi que ce soit. J’ai voulu faire une cérémonie qui répare, qui réconcilie. Aussi qui réaffirme les valeurs de notre République », a-t-il affirmé. (Selon BFM TV)
(Image: Paris 2024. BFM TV)
Il est exact que l’on peut voir très discrètement la forme de testicules sous le collant. Mais est-ce vraiment ce qui devrait choquer ? Pourtant, dans la lutte gréco-romaine olympique masculine, les hommes ne portent rien sous leurs collants de compétition et très souvent on peut voir, au plus grand délice des fans, non seulement des testicules, mais aussi des pénis, circoncis ou non, la forme, la longueur, etc. Et cela ne choque pourtant pas les très ecclésiastes de la République !
(Image: Quora, source inconnue)
Même chose avec les danseurs de ballet
Qui n’a jamais observé que la plupart des danseurs professionnels dans les grands opéras ne portent pas toujours une coquille de protection et que souvent, on peut apercevoir leur bastringue qui virevolte au gré des airs classiques ? Qui, de la droite, se plaint de ça ? Bien sûr que non, c’est de l’art ! Quand c’est hétéro, c’est de l’art, quand c’est homo, c’est vulgaire et pédophile. Voilà ce qu’il faut comprendre.
(Image: Comité Organisateur des Jeux de Paris 2024)
La testicule fuyante
Oui, il y a certainement eu ce passage de la scène en question où l’on pouvait apercevoir très clairement une testicule dénudée chez un danseur. Il est vrai que cette situation, si elle avait été préméditée, serait inacceptable pour bien des gens et irait probablement à l’encontre des lois sur la télédiffusion françaises. Or, selon le COJOP2024, il s’agirait d’un accident, d’une déchirure probable du collant porté par le danseur, qui ne se serait aperçu de rien. Là où je me questionne personnellement, c’est pourquoi ne pas avoir porté un sous-vêtement noir sous le collant par mesure de prévention en général, comme on le fait dans certains autres sports ?
Mais quand on parle de vulgarité à la sauce conservatrice et chrétienne, les hétéros n’ont peut-être pas de leçons à donner !
Personne n’a oublié les entrevues grivoises de Serge Gainsbourg, qui se présentait souvent à la télé complètement saoul, drogué, et ne s’étant pas lavé depuis Dionysos justement. Et là, par contre, ça ne choque personne ? Évidemment, il était un « artiste », surtout un hétéro, alors là ce n’est pas pareil !
Voir la vidéo de Gainsbourg ou il traite une invité de « pute »
La morale de ce texte et de cette histoire, c’est qu’une fois de plus, on laisse trop de place à des personnes qui ne devraient pas avoir un accès aussi facile aux réseaux sociaux pour y répandre leur ignorance et leurs préjugés. On y reviendra…