Suicide d’un militaire gay: « Il avait l’adjudant en permanence sur le dos »

lexpress.fr

 

Clément Dumont, 37 ans, mis fin à ses jours le 17 novembre dernier. Son mari accuse un gradé de harcèlement à l’encontre du sergent. Il témoigne ce jeudi dans Le Parisien.

« Entre deux couloirs, on lui disait ‘Tiens, revoilà l’autre pédé’. » Sylvain Dumont a perdu son mari le 17 novembre dernier. Clément Dumont, militaire de 37 ans, s’est suicidé à son domicile de Cailly-sur-Eure, après avoir laissé une lettre d’adieu évoquant des faits de harcèlement. Le parquet d’Évreux a ouvert une enquête pour harcèlement, a indiqué la procureure de la République, Dominique Puechmaille, mercredi.

« Ils veulent me détruire et me salir. Cela fait quatre mois que ça dure. Aujourd’hui je n’en peux plus », a écrit le parachutiste de la base aérienne 105 d’Évreux dans sa lettre, rapporte Le Parisience jeudi. Sylvain Dumont accuse un supérieur hiérarchique de harcèlement à l’encontre de son époux. « Clément était devenu la bête noire de son adjudant, qui avait promis de le descendre », affirme-t-il au journal.

« Beaucoup de tension depuis octobre »

Le harcèlement aurait empiré ces dernières semaines. « Au travail, il n’avait pas l’air dépressif, il s’en sortait toujours pas une blague. Mais depuis le mois d’octobre, on sentait beaucoup de tension », confirme au Parisien un caporal-chef et ami du sergent décédé.

« Il avait l’adjudant en permanence sur le dos », assure Sylvain Dumont. « Il cherchait constamment à monter ses collègues contre lui. Par exemple, il a été accusé à tort d’avoir mis de l’huile dans les affaires des autres parce qu’il était de garde à ce moment-là », ajoute-t-il.

Le sergent visé par une plainte pour agression sexuelle

Le militaire décédé était par ailleurs visé par une plainte pour agression sexuelle, déposée il y a six mois par un collègue proche de l’adjudant, indique Le Parisien. « C’était juste des mains aux fesses pour rigoler », affirme Sylvain Dumont. « Quand les autres le font, ils ne sont pas inquiétés, mais lui a été directement accusé. »

Depuis l’ouverture de cette enquête, le militaire était en arrêt de travail. « Le mardi 14 novembre au soir, son capitaine l’a appelé vers 21h. Il lui a dit: ‘Tu restes chez toi, c’est un ordre’. […] Il a très mal réagi », raconte Sylvain Dumont au Parisien. Dans sa lettre testamentaire, le sergent dit « ne plus supporter » que l’on puisse penser qu’il a « violé quelqu’un ».

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