
Université Laval
Environ 55 % des travailleuses et travailleurs des petites et moyennes entreprises (PME) canadiennes vivraient avec au moins une difficulté de santé mentale, selon une étude réalisée par une équipe de recherche de l’Université Laval.
« Les PME sont un pilier important de l’emploi au Canada, mais la santé mentale et les défis particuliers auxquels font face leurs travailleuses et travailleurs sont très peu documentés scientifiquement. Notre étude pancanadienne cherche à combler cette lacune », indique Simon Coulombe, professeur agrégé au Département des relations industrielles de l’Université Laval et titulaire de la Chaire de recherche Relief en santé mentale, autogestion et travail, propulsée par Beneva.
L’étude intitulée Portrait 2022 de la santé des travailleuses et travailleurs de PME au Canada est basée sur une enquête par questionnaire en ligne réalisée en février 2022 auprès de 2500 personnes qui travaillent dans une entreprise de moins de 500 employées et employés.
Dans cette étude, réalisée par Simon Coulombe, professeur agrégé au Dépar-tement des relations industrielles de l’Université Laval, Marie-France de Lafontaine, doctorante en psychologie à l’Université Laval, et Carol-Anne Gauthier, coordonnatrice de la Chaire et chargée de cours à l’Université Laval, la santé mentale ne se définit pas seulement par l’absence de difficultés, mais elle inclut aussi la présence d’épanouissement et de bien-être dans la vie et au travail. L’autogestion définit quant à elle les gestes qu’une personne peut poser pour reprendre du pouvoir sur sa santé mentale en y travaillant activement.
Voici quelques-uns des faits saillants de cette vaste étude :
Près du tiers des participantes et participants vivent avec de l’anxiété ou avec la dépression dont la sévérité dépasse un seuil clinique. / Environ 22 % des personnes vivent de l’épuisement professionnel au-delà d’un seuil clinique. / Ce sont 27 % des personnes qui disent vivre un bien-être positif élevé (être épanouies). / Près de 50 % des travailleuses et travailleurs rapportent un effet négatif de la pandémie sur leur santé mentale. / Deux personnes sur cinq évaluent que le dévoilement de difficultés de santé mentale au travail pourrait mener à un traitement différent de la part de leur gestionnaire. / Une proportion de 52 % des travailleuses et travailleurs estime que la santé psychologique n’est pas priorisée de façon adéquate ou suffisante dans la PME qui les emploie. / En moyenne, le degré de détresse psychologique est plus faible chez les personnes qui travaillent en majorité en présentiel que chez celles étant en majorité en télétravail. / Les employées et employés des petites entreprises rapportent légèrement moins de détresse psychologique que celles et ceux de moyennes entreprises.
« À la lumière de ces résultats, nous formulons une série de recommandations, notamment que les PME s’engagent plus clairement à favoriser la santé mentale de leurs travailleuses et travailleurs, qu’elles augmentent leurs gestes de reconnaissance, renforcent les formations en santé mentale auprès des gestionnaires et fassent connaître différentes stratégies d’autogestion de la santé mentale », exprime le professeur Simon Coulombe.