Je vais vous parler aujourd’hui d’un sujet qui ne manquera pas de faire sursauter un bon nombre d’artistes autodidactes. Les arts hybrides. A de nombreuses occasions dans la page culture de RG, je présente aux lecteurs des artistes de toutes sortes qui viennent d’un peu partout. Le talent artistique peu provenir de plusieurs sources; l’apprentissage seul, dans le cadre d’un conservatoire, d’une école nationale, d’une académie réputée, tels sont les divers moyens d’acquérir et de peaufiner des talents artistiques naturels. Mais il y a aussi les hybrides. Les quoi? Je dirais que ce sont ceux qui n’ont jamais vraiment suivi de cours ou de supervision par des maîtres réputés, des artistes un peu « libres », ceux qui font ce qui leur vient dans la tête et généralement, des artistes visuels bien que les autres disciplines nous donnent quelques bons exemples.
Plusieurs personnes éprouvent certains problèmes devant les oeuvres visuelles contemporaines, devant un spectacle de danse moderne ou simplement à l’audition d’une oeuvre électroacoustique. Comme moi, ils pensent qu’ils n’y connaissent rien à ça d’où la réaction négative et une solide envie de quitter les lieux. Une des raison expliquant notre dégoût vient du fait que le pseudo artiste, qui aime qu’on l’appelle de la sorte, serait peut-être un imposteur. Est-ce qu’il vous viendrait à l’idée d’aller faire soigner une double pneumonie par un homéopathe, ou pire, par un masseur réflexologue? Sûrement pas, on fait généralement mieux confiance à un médecin qui aura consacré plus de 10 ans à maîtriser sa science qu’à un inconnu qui aura décidé de tronquer sa job de commis de dépanneur pour celle de guérisseur. C’est un peu le même cas dans les arts. Quand on se retrouve devant un docteur en musique (12 années d’université ou 10 années de conservatoire) ou devant un maître de Ballet ( environ 7 années d’académie de danse) on aura, à coup sûr, un produit professionnel, basé sur la transmission de connaissances datant de plusieurs siècles et confirmé par un diplôme reconnu de ses pairs. N’importe qui peut faire des accords sur un piano mais peu de gens peuvent jouer un concerto de Brahms s’ils ne sont pas passé par la rigueur du conservatoire.
Pour ce qui est des artistes visuels qui viendront nous servir leurs oeuvres d’un goût plus que douteux, d’un manque d’imagination flagrant et qu’ils auront le toupet de nous répondre que c’est de l’art libre, qu’ils aillent à la Fac ou à l’académie, au moins là, leur talent sera évalué par des pros et non par des clients effrayés de décevoir un pauvre type qui a la conviction qu’ils est le prochain Léonard De Vinci.
Des musiciens qui coûtent cher à l’état?
Depuis quelques jours on entend parler dans les médias de cette étude du journal « Les Affaires » qui nous parle du temps de remboursement de l’investissement scolaire d’après les différents types de profession. On nous dit qu’un médecin rembourse par ses impôts tous ses frais scolaires au gouvernement en trois ans alors que le musicien lui, aura besoin de 55 ans pour rembourser ce que l’état aura payé pour l’éduquer. Ce que ne dit pas l’étude, c’est que personne ne doit payer pour voir un médecin d’où une matière première abondante et intarissable alors que pour aller voir un concert, il faudra payer près de 25$ et que cette dépense sera considérée comme un luxe. Enfin, peut-être que les musiciens rembourseraient et rapporteraient plus d’impôts si on imposait des quotas d’étrangers dans nos orchestres. Le musicien formé au Québec pourrait au moins compter sur un boulot plutôt que de favoriser ce qui vient de l’extérieur comme ça se fait actuellement. On ne compare pas des bananes avec des oranges hum?
R.L.C.