1996- Jean-Paul Daoust: 111, Wooster Street

Jamais je n’ai vu d’oeuvre littéraire aussi poignante. Ne pas parler du recueil de poèmes de Jean-Paul daoust serait de nier notre existence de gais, avec ses beautés et ses horreurs. Pour moi, c’est un chef d’oeuvre. (Michel Dorais, PhD)

Vous vous demandez sûrement qu’est-ce qu’un poète québécois francophone fait avec un livre au titre anglophile? C’est simple, 111, Wooster Street ce n’est pas qu’une rue de New-York, c’est aussi l’adresse de l’appartement du Québec dans cette ville. Depuis plusieurs années, le 111 a abrité de nombreux artistes en quête d’inspiration mais qui aurait cru que ce petit coin de New-York deviendrait le titre d’un best-seller de poésie au Québec?

FOLLOW SPOT

Dans le bar gay une folle batifole

Tel un spot déréglé qui ne mène nulle part

Mais qui éclaire en maudit

Et quand elle sort la langue

Un anneau d’or s’agite

Comme une trappe à baisers

Mais il y a autant d’anges que de rats

Dit-elle à quelqu’un qui lui fait des accroires

And I am also so fed up with the drunks

Je commande un autre rhum et Coke

Au cas où

Jean-Paul Daoust est né le 30 janvier 1946 à Valleyfield. Détenteur d’un baccalauréat et d’une maîtrise en lettres de l’Université de Montréal, il est professeur au Département de français du Collège Edouard-Montpetit. Il a publié depuis 1976 une vingtaine d’ouvrages de poésie et un roman, et est lauréat du prix du Gouverneur général du Canada (1990) pour Les cendres bleues. Il est aussi directeur de la revue de poésie Estuaire.

LIVE EPITAPH

Ils sont jeunes

Ils sont beaux

Ils sont maigres

Ils ont le SIDA

Do you want to be cremated?

You?

Well , we will manage to die together won’t we?

Yes my love

So let’s drink to that!

A cette épitaphe live from the tunnel bar

J’assiste incrédule

Tous les poèmes contenu dans ce recueil sont faciles à lire et expriment si bien la réalité des mondes gais qu’ils soient américains ou québécois. Des poèmes tristes il y en a mais des poèmes hilarants, vous en trouverez à profusion. Un oeuvre qui fait plaisir à lire, qui fait pleurer tant on s’identifie à l’auteur, à quand le tome II?

RLC

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