Par Le National |
Les récepteurs aux cannabinoides utiles pour éviter les rechutes des cocainomanes ?Des recherches récentes viennent de montrer que les récepteurs aux cannabinoïdes jouent un rôle important dans les phénomènes de rechute liés à la dépendance à la cocaïne. Une équipe néerlandaise indique que des antagonistes des récepteurs aux cannabinoïdes pourraient limiter la tendance à la rechute chez des personnes qui suivent un traitement pour leur dépendance à la cocaïne.
La prise de médicament substitutif comme la méthadone est un aspect primordial de la prise en charge de la dépendance à la cocaïne. Cependant, les rechutes sont fréquentes. Dans l’édition d’octobre de la revue Nature Medicine, De Vries et al. rapporte l’existence d’un lien biologique entre les récepteurs aux cannabinoïdes et les mécanismes de rechute lors d’une dépendance à la cocaïne. Deux récepteurs aux cannabinoïdes sont naturellement activés par les endocannabinoïdes (neurotransmetteurs naturels) dans le cerveau. Il est désormais établi que l’action des endocannabinoïdes est impliquée dans la dépendance à la cocaïne. En travaillant sur des rats, De Vries et ses confrères ont étudié deux composés : un agoniste des récepteurs aux cannabinoïdes (HU120) et un antagoniste de ces récepteurs (SR141716A). Leurs résultats indiquent que l’agoniste HU120 stimule les rechutes chez le rat tandis que l’antagoniste SR141716A « atténue les rechutes induites par une nouvelle exposition à la cocaïne, mais pas les rechutes liées au stress ». L’ensemble de ces données révèle donc un lien important entre le système cannabinoïde et les mécanismes de rechutes vers la cocaïne. D’un point de vue médical, ce travail laisse entendre que des antagonistes des récepteurs aux cannabinoïdes pourraient être envisagés dans la prise en charge de la dépendance à la cocaïne. Dans un commentaire de cet article, le Dr Daniele Piomelli (Université de Californie) revient sur le potentiel de tels antagonistes : « Comme avec d’autres maladies chroniques, on peut raisonnablement s’attendre à ce que le traitement de la dépendance aux drogues et de la rechute fasse appel à l’utilisation de plusieurs médicaments ». Source : Nature Medicine 2001;7(10):1151-4,1099-100. |