ENVAHISSEURS: Le Rat Surmulot

Photo d'un rat

Par: Arnaud Pontin

Photo: Jean-Jacques Boujot/Flickr, CC BY-SA

Le rat surmulot, aussi connu sous le nom de rat brun, est un rongeur omniprésent au Québec, particulièrement dans les zones urbaines où il prospère grâce aux ressources abondantes laissées par l’activité humaine. Originaire d’Asie, il a colonisé presque tous les continents en suivant les routes commerciales et s’est parfaitement adapté aux climats nord-américains.

À Montréal, sa présence est plus marquée dans les quartiers denses où les réseaux d’égouts, les entrepôts et les bâtiments anciens lui offrent des abris idéaux. Son intelligence et sa capacité à exploiter les moindres failles de son environnement en font un survivant redoutable, capable de contourner de nombreux dispositifs de lutte mis en place par les municipalités et les citoyens.

Les rats surmulots vivent principalement dans des terriers qu’ils creusent près des sources de nourriture ou dans des endroits protégés comme les sous-sols et les recoins obscurs des infrastructures urbaines. Le système d’égouts est un véritable réseau souterrain pour eux, leur permettant de circuler discrètement tout en étant protégés des prédateurs.

Leur régime alimentaire extrêmement varié facilite leur adaptation, leur permettant de se nourrir aussi bien de déchets alimentaires que de matières organiques diverses. Dans les grandes villes comme Montréal, où la gestion des déchets pose parfois problème, les rats trouvent une source de subsistance abondante, favorisant leur prolifération malgré les efforts de contrôle mis en place.

Le climat québécois, avec ses hivers rigoureux, constitue un défi pour le rat surmulot, mais il a su développer des stratégies pour survivre aux périodes froides. En s’abritant dans des endroits chauffés comme les sous-sols, les caves ou les espaces interstitiels des immeubles, il parvient à éviter le gel et à maintenir son activité.

La disponibilité de nourriture dans ces endroits est essentielle à sa survie en hiver, ce qui explique pourquoi on l’observe souvent à proximité des restaurants, des marchés et des zones résidentielles où les ordures sont mal entreposées. Lors des périodes de grand froid, certains rats peuvent réduire leur activité, mais ils restent globalement actifs toute l’année et leur reproduction ne s’arrête pas, bien que ralentie par les conditions climatiques.

Les préoccupations sanitaires entourant le rat surmulot sont nombreuses en raison des maladies qu’il peut transmettre, comme la leptospirose et la salmonellose, par ses excréments, son urine ou ses mor-sures. La contamination des réserves alimentaires et des surfaces de préparation des repas représente un risque, surtout dans les quartiers où leur présence est plus marquée.

Les municipalités mettent en place diverses stratégies pour limiter leur prolifération, notamment par la sécurisation des points d’accès aux bâtiments, l’amélioration de la gestion des déchets et la sensibilisation des citoyens à l’importance de ne pas les nourrir involontairement (incluant la nourriture pour oiseaux). 

Dans l’imaginaire collectif, le rat surmulot est souvent associé à la saleté et à la dégradation urbaine, renforçant une perception négative qui pousse les autorités à maintenir des efforts constants pour limiter son expansion. Sa présence en milieu urbain est toutefois un phénomène ancien et inévitable, étroitement lié à l’évolution des villes et aux habitudes humaines.

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