Le ministre de la Sécurité publique du Québec se traîne les pieds dans le dossier des inondations!

Par: Roger-Luc Chayer

Une jeune famille de Laval attend toujours le remboursement de ses frais liés aux inondations d’avril 2017 et tente, par tous les moyens, d’obtenir le remboursement prévu par le ministère de la Sécurité publique du Québec. La demande de remboursement, déposée par Isabelle Lacas au nom de sa famille et de quelques amis, s’inscrit dans le cadre du « Programme d’aide financière spécifique relatif aux inondations survenues du 5 avril au 16 mai 2017, dans des municipalités du Québec ».Dans le cadre de ce programme, certains postes de dommages sont couverts, sous certaines conditions, dont les dommages directs découlant des inondations, mais aussi le temps et les matériaux utilisés par d’autres personnes visant à mettre en place des mesures préventives temporaires afin de préserver la résidence et les biens qui s’y rattachent de dommages autrement plus coûteux s’ils devaient être liés à une inondation. Ces mesures incluent la mise en place de sacs de sable et l’utilisation de pompes par exemple.

« Le 18 avril 2017, j’ai remarqué que l’eau commençait à monter de façon inquiétante dans le quartier et j’ai commencé à m’inquiéter pour ma résidence, il existe en effet une descente de bateau juste à côté de ma maison et c’est par cette ouverture, entre deux murs bétonnés, que l’eau s’est déjà introduite par le passé, lors d’une autre inondation qui avait fait pas mal de dégâts. Mon conjoint s’est dépêché à contacter les autorités municipales de Laval pour leur demander un coup de pouce pour bloquer et endiguer l’ouverture et essayer d’éviter le pire », nous raconter Isabelle Lacas, mère d’un jeune garçon qui avait à l’époque 10 ans.« C’est en insistant pendant quelques jours qu’on a réussi à obtenir un chargement de sacs de sable permettant de construire une muraille pour ensuite y loger de nombreuses pompes. Pendant 6 semaines, on veillait jour et nuit à ce qu’il n’y ait pas de débordement, travail le jour, surveillance la nuit, c’était épuisant mais pire avait été évité. »

Isabelle apprend par la suite l’existence d’un programme gouvernemental destiné à les compenser pour les achats liés aux inondations, mais aussi pour le temps passé à gérer la crise. « C’est en me rendant à une soirée d’information organisée par des représentants du ministère de la Sécurité publique à Laval que j’ai su que j’étais admissible. J’ai produit un formulaire de réclamation suivi d’un accusé-réception le 17 juin 2017 avec mon numéro de dossier ». Au total, elle réclame la somme totale de 1099,12$.
Malheureusement pour Isabelle et François, plutôt que de clore le dossier de belle façon en recevant leur remboursement, ce qui avait été fait très rapidement pour la maison d’à côté appartenant aux propriétaires, ils se sont retrouvés dans un imbroglio et une procédurite infernale équivalente aux « 12 travaux d’Astérix », me raconte Isabelle en riant.

« Je me fais continuellement demander des documents en double, des baux aux mauvaises dates, des permis de conduire échus qui ne sont plus en ma possession ou des preuves de non-assurance. Vous en connaissez beaucoup de gens vous qui gardent des papiers échus ou des preuves qu’ils ne sont pas couverts? », demande Isabelle exaspérée par le travail incessant imposé par le responsable de son dossier au ministère.

Depuis janvier 2018, plus rien. « J’ai tout sonné ce qu’on m’a demandé et depuis, c’est impossible d’avoir quelque remboursement que ce soit, quand je tente de communiquer avec mon agent, rien à faire, il ne retourne plus les courriels ». « Si le ministre a élaboré ce programme d’aide ce n’est sûrement pas pour nous stresser et nous embêter avec des démarches administratives incessantes », déclare Isabelle, qui exerce le métier déjà très contraignant d’infirmière alors que son conjoint François est menuisier.

« Ce que je voudrais là c’est que le ministère règle le dossier une fois pour toutes et que le gouvernement mette en place des moyens pour que tout se passe plus facilement et rapidement pour tout le monde. J’ai l’impression qu’ils ne sont pas organisés pour faire face à ces problèmes qui seront plus nombreux dans l’avenir avec le réchauffement climatique, je trouve ça désolant. Je serais prête, comme sinistrée et impliquée dans la sauvegarde de mes biens et de ma maison à participer à un forum de consultation du ministère, pour aider à mettre en place de meilleurs moyens et services. Quand je pense à ceux de St-Jean-sur-Richelieu, et nous-mêmes lors d’une autre inondation, on dirait qu’il n’y a jamais de leçon qui toit apprise, c’est à recommencer à chaque fois et ça ne fait aucun sens. Nous pourrions apprendre beaucoup des autres sinistrés aussi, il y aurait beaucoup à dire ou à faire… Allô Monsieur Coiteux! » À la date de publication de cet article, aucun chèque n’avait été reçu et l’agent responsable du dossier avait refusé ma demande d’entrevue.

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