L’HYPNOSE ET LA FIN DE VIE

o chronique

Par: Roger-Luc Chayer avec l’aimable contribution de M. Gérald Henri Vuillien

Photo: Gérald Henri Vuillien par Christophe Pilaire

Il y a des sujets plus délicats que nous devons traiter dans certaines chroniques, et celui de cette édition en est un. Même si, à la fin et grâce à l’expertise de notre invité, la chronique se termine très bien. Cette chronique avait été évoquée depuis un moment, et c’est avec Gérald Henri Vuillien, associé à l’École de Formation Professionnelle en Hypnose du Québec et hypnothérapeute, que nous parlerons des applications de l’hypnose pour les personnes en fin de vie.

Tout d’abord, il y a trois volets à prendre en considération quand on parle de fin de vie: la période de soins palliatifs, la fin de vie pour la famille et l’entourage, et les derniers instants. «Lorsque tombe le diagnostic que nous sommes vraiment à la fin du chemin, plusieurs attitudes peuvent se présenter. La première est évidemment une forme de résignation et de frustration. Ensuite, il y a aussi ceux qui ont une crise de mysticisme, c’est-à-dire qu’à ce moment-là, ils veulent absolument un intervenant religieux, peu importe la religion, pour leur permettre d’accéder au nirvana, parce que c’est la transition la plus agréable pour eux. Et puis, il y a ceux qui ne sont pas concernés par tout cela, mais qui sont confrontés à la peur de l’inconnu, de l’après.», nous explique avec expertise Gérald, car c’est non seulement un domaine dans lequel il se sent à l’aise, mais il assiste également des personnes en fin de vie régulièrement.

La fin de vie est très similaire à la naissance, selon Gérald. On assiste aux premiers pas d’un enfant ou à ses premiers mots, on assiste aux derniers pas ou aux derniers mots d’une personne sur le grand départ et ainsi de suite. Les similitudes sont frappantes et, alors qu’on se réjouit d’un côté, on s’attriste de l’autre, et ce n’est pas forcément une bonne chose.

«  Je n’ai jamais vu personne avoir zéro stress ou zéro angoisse devant la certitude d’une fin de vie proche, à ce jour. Cependant, dans le cas des séances d’hypnose pour une personne en soins palliatifs, le bien-être que l’on peut procurer, tant physique que psychique, est aussi apprécié des sujets que des proches, qui voient leur être cher aller mieux et affronter avec sérénité l’inévitable.»

Une des questions très délicates qui a été discutée avec Gérald est la suivante: lorsque les dernières heures, les derniers moments de la vie arrivent, et même si la personne est dans le coma, l’hypnose peut-elle encore être bénéfique ?

«Alors, il faut savoir que même si la personne est dans le coma, elle est capable d’entendre et souvent de comprendre. C’est pour cela qu’on demande toujours la plus grande discrétion dans les conversations quand on est dans la chambre de quelqu’un qui est à ce niveau-là. Il faut lui donner énormément d’amour, de bienveillance et lui permettre de se relâcher pour l’amener à cet endroit de paix. On l’encourage alors à se détendre, à laisser aller ses muscles, à ne pas faire obstruction pour permettre le cycle normal de la vie. On lui rappelle aussi des images importantes, heureuses, car on a préparé ces séances, on a discuté avec le sujet avant tout cela. Grâce à l’hypnose, on va activer les canaux visuels, auditifs, kinesthésiques, olfactifs et gustatifs pour en arriver à ouvrir la porte des émotions. À ce moment-là, on libère l’imagination, et c’est là que le voyage devient positif tant pour le sujet que pour ceux qui sont présents avec lui. Le langage corporel est sans équivoque», nous explique Gérald, toujours avec autant de générosité dans son expertise que dans l’amour et la passion de son art de l’hypnose.

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