Le Huffington post
Les Etats-Unis ont fait part lundi de leur « profonde inquiétude » et de leur « consternation » à propos d’une nouvelle loi en Gambie qui durcit la répression contre les homosexuels, où ils sont déjà harcelés et humiliés depuis des années.
Le Canada pour sa part a condamné fermement la nouvelle loi anti-homosexualité
Le ministre des Affaires étrangères John Baird a fait la déclaration suivante : « Le Canada est stupéfait d’apprendre que la Gambie a adopté une loi qui rendra certains actes homosexuels passibles d’un emprisonnement à perpétuité. Nous appelons avec instance le président Yahya Jammeh à respecter les obligations internationales de la Gambie et à protéger les droits fondamentaux de la personne de tous les Gambiens, quelle que soit leur orientation sexuelle.
Le texte, voté en août par l’Assemblée générale gambienne, est rédigé en termes vagues. Il pourrait permettre de condamner à la prison à vie des personnes séropositives ou vivant ouvertement leur homosexualité.
Auparavant, l’homosexualité était déjà passible de 14 ans de prison.
« Nous sommes consternés par la décision du président (Yahya) Jammeh de signer une loi qui réduit encore les droits des personnes de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres, ndlr) et nous sommes profondément inquiets après les récentes arrestations et détentions de personnes suspectées d’être homosexuelles en Gambie », a indiqué le département d’Etat américain dans un communiqué.
« Les Etats-Unis sont très opposés à toute législation qui criminalise une relation consentie entre adultes », ajoute le communiqué. « Nous demandons au gouvernement gambien de ne pas arrêter ou détenir des personnes uniquement sur la base de leur prétendue orientation sexuelle, et de protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales de tous les citoyens ».
Plusieurs personnes ont été arrêtées la semaine passée en Gambie lors d’une opération visant les homosexuels, selon l’ONG de défense des droits de l’homme Amnesty International, qui accuse les autorités gambiennes de les torturer.
Selon Amnesty International, tous les détenus ont été conduits au siège de l’Agence nationale du renseignement (NIA) à Banjul, la capitale, où il leur a été signifié qu’ils étaient sous le coup d’enquêtes pour « homosexualité » mais aucun d’eux n’a été formellement inculpé.
Yahya Jammeh, un ancien officier arrivé au pouvoir en 1994 à la suite d’un coup d’Etat, n’a cessé de dénoncer l’homosexualité et a même appelé à décapiter les homosexuels, avant de revenir sur ses déclarations.
L’an dernier devant l’Assemblée générale de l’ONU, M. Jammeh avait affirmé que « ceux qui font la promotion de l’homosexualité veulent mettre fin à l’existence humaine ». « Cela devient une épidémie et nous musulmans et Africains nous battrons pour mettre fin à ces comportements », avait-il dit.