Médias: Est-ce que le Fait de Taire les Suicides Sauve des Vies?

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Carle Jasmin

L’annonce quotidienne des suicides de personnes dans les médias peut avoir des conséquences graves sur la santé mentale et émotionnelle de la société dans son ensemble, ainsi que sur les proches des personnes décédées. Voici pourquoi les médias devraient éviter de publier de telles informations de manière régulière :

  1. Risque de contagion (effet Werther) :L’un des principaux dangers de la couverture médiatique des suicides réside dans le risque de contagion, également connu sous le nom d’effet Werther. Les détails sensationnalistes ou excessifs autour des suicides peuvent inciter d’autres personnes vulnérables à suivre le même chemin, car elles peuvent être influencées par les médias à imiter des comportements destructeurs. Cette contagion est particulièrement prononcée chez les adolescents et les jeunes adultes.
  2. Violation de la vie privée et de la dignité :Annoncer les suicides au quotidien dans les médias peut constituer une violation flagrante de la vie privée des personnes décédées et de leur famille. Cette exposition publique ajoute de la douleur et de la stigmatisation à une situation déjà tragique.
  3. Renforcement de la stigmatisation :Une couverture sensationnelle des suicides peut renforcer la stigmatisation entourant les problèmes de santé mentale et le suicide. Elle peut donner lieu à des jugements négatifs, à la culpabilisation des personnes en détresse émotionnelle et à une perception erronée de la situation.
  4. Effets négatifs sur la santé mentale du public :Les informations répétées sur les suicides peuvent contribuer à créer un climat de peur et d’anxiété dans la société. Elles peuvent également avoir un impact négatif sur la santé mentale du public en général, en alimentant l’inquiétude et en amplifiant les sentiments de désespoir.
  5. Minimisation d’autres problèmes sociaux :La fixation sur les suicides quotidiens peut éclipser d’autres problèmes sociaux tout aussi importants, tels que la prévention des suicides, la sensibilisation à la santé mentale, l’accès aux soins de santé mentale, etc. Cela peut détouner l’attention des solutions potentielles.
  6. Effet sur les familles et les proches :La couverture médiatique des suicides peut causer un préjudice supplémentaire aux familles et aux amis des personnes décédées. Cela peut les exposer à une intrusion médiatique indésirable, à des souvenirs douloureux et à une stigmatisation accrue.
  7. Mauvaise information et risque de suicide élevé :La couverture médiatique inexacte ou sensationnaliste des suicides peut contribuer à la désinformation sur les causes et les facteurs de risque du suicide. Cela peut rendre plus difficile pour les personnes en détresse de chercher de l’aide appropriée.
  8. Absence de solutions et d’espoir :La couverture répétée des suicides peut donner l’impression qu’il n’y a pas de solutions aux problèmes de santé mentale et au suicide, ce qui peut décourager les personnes en détresse de chercher de l’aide. Cela réduit l’espoir et le sentiment que les problèmes peuvent être surmontés.
  9. Négativité accrue dans la société :Une couverture quotidienne des suicides peut contribuer à créer une atmosphère de négativité et de désespoir dans la société, ce qui n’est pas propice à la résolution de problèmes ni au bien-être général.
  10. Violation des directives de l’OMS et des lignes directrices médiatiques :L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de nombreuses organisations de santé mentale recommandent de ne pas couvrir les suicides de manière sensationnelle et d’éviter de donner des détails explicites sur la méthode utilisée. Les médias qui ne respectent pas ces directives peuvent contribuer aux problèmes évoqués ci-dessus.

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