Mgr Ébacher refuse de condamner la Fraternité Sainte-Famille

Cyberpresse

L’homosexualité, une maladie ? L’archevêque de Gatineau, Mgr Roger Ébacher, n’en sait trop rien. Il refuse de condamner la Fraternité Sainte-Famille, qui propose de « guérir » les gais et les lesbiennes, même s’il dit douter du succès des cours offerts par ce groupe catholique.

« L’Église considère les actes homosexuels comme étant moralement pas corrects. Je partage cette vision », a indiqué hier le prélat, réagissant aux propos du père des Journées de rêve Roger Monderie, et du responsable de la Fraternité, Henri Lemay. Dans nos pages hier, les deux hommes ont loué les bienfaits de « formations pour la guérison de l’homosexualité ».

Mgr Ébacher souligne que l’archidiocèse n’appuie ni ne finance les activités de la Fraternité Sainte-Famille. « Il s’agit d’un organisme laïc sans reconnaissance au sein de notre diocèse. »

Quant à M. Monderie, qui a amassé près de 30 000 $ pour les remettre à la Fraternité, l’archevêque refuse de le condamner, arguant que le motard mène ses activités « comme il le veut ».

« Je ne suis pas contre les groupes qui veulent aider les gens qui ont des difficultés dans la vie. Si certaines personnes veulent prier ou parler, il faut les écouter, pas les condamner ».

Sous le choc

La cofondatrice du Bureau régional d’action sida (BRAS), Stella Lemieux, était sous le choc en prenant connaissance des « cours » de la Fraternité, une communauté religieuse gatinoise.

« Je suis fâchée de voir qu’il y a encore des gens qui peuvent […] penser que l’homosexualité est une maladie », déplore Mme Lemieux. Son frère, André Lemieux, était homosexuel. Il a succombé au sida en 1991, à l’âge de 41 ans.

La lutte contre l’homophobie et les préjugés envers les homosexuels doit se poursuivre, insiste Mme Lemieux.

« Pourquoi chercher le mal là où il n’y en a pas, lance-t-elle. […] On le sait que l’homosexualité n’est pas une maladie, qu’on naît comme ça. »

Élevée dans la foi catholique, Stella Lemieux affirme avoir « une foi profonde, mais pas dans l’Église ».

« J’ai foi en Dieu, dans mes convictions, dans mes valeurs, mais pas dans l’enseignement de l’Église qui stéréotype, qui juge », confie la cofondatrice du BRAS.

Pour rappel, la Fraternité Sainte-Famille offre diverses formations sur la « prière de guérison », notamment pour l’homosexualité, la pornographie, l’adultère ou la masturbation. Cette communauté est liée au mouvement du renouveau charismatique.

En entrevue mercredi avec LeDroit, l’un des formateurs, Henri Lemay, a indiqué que c’est sur une base volontaire que les gens demandent une « guérison ».

Selon M. Lemay, « un grand nombre de personnes » ont été « guéries » à Gatineau au fil des ans, donnant en exemple un ouvrier aux prises avec des douleurs liées à une prothèse du genou.

Sans s’avancer à dire que l’homosexualité est une maladie, M. Lemay a affirmé que la Fraternité est prête à aider ceux qui « veulent s’en sortir ».

Au printemps dernier, des médias australiens ont rapporté l’histoire d’un collège catholique qui a renoncé à louer ses locaux à un groupe religieux souhaitant y organiser un séminaire de guérison de l’homosexualité.

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