Petite observation faite ce matin dans le quartier Rosemont à Montréal quant à un panneau politique du Parti conservateur du Canada attaché sur quelques lampadaires municipaux de la rue Bélair. De loin, ça semblait ordinaire, un peu comme toutes les autres pancartes mais en approchant tout en roulant avec mon véhicule, j’ai remarqué quelque chose de nouveau et de préoccupant à la fois.
On voyait le chef du Parti conservateur Stephen Harper serrer la main d’un candidat visiblement issu d’une communauté culturelle minoritaire locale et en grosses lettres « Votez pour LE CHEF/THE LEADER! »
Pas même le nom du chef ou du candidat. Rien! Et ça, j’avoue que j’ai été préoccupé par cette observations assez longtemps pour avoir encore ça dans la tête en revenant au bureau vous écrire.
Depuis quand est-ce que le nom du candidat devient une partie insignifiante d’une élection? Depuis quand surtout est-ce que LE CHEF est la seule raison de voter au Canada, sans que son nom ne soit même pertinent? Pendant quelques instants, je me suis demandé si ceux qui vivaient dans des pays où les dirigeants appliquent le culte de l’image et de l’absolu voyaient ce genre de pancarte lors de leurs élections?
J’ai été dérangé par cette présentation du candidat conservateur dans le quartier St-Michel, je ne suis pourtant pas particulièrement hostile aux conservateurs, pas autant qu’envers les libéraux, et pendant quelques instants, j’ai eu peur. Je ne joue pas avec les mots ici, j’ai ressenti de la peur en regardant LE CHEF/THE LEADER serrer la main d’un inconnu beaucoup plus petit que lui… Il ne manquait pas grand chose sur la pancarte pour se croire en Russie dans les années 40 ou en Chine dans les années 70, il ne manquait que le rouge et l’image du Berger… du Berger oui… Pourquoi est-ce que pour la première fois depuis que Stephen Harper fait de la politique j’ai si peur?