Lorsquʼils se présentent à des élections, les
candidats déclarent toujours quʼils seront ga-
gnants. Pourtant, 95% de ces derniers perdent
leurs élections. Comment alors leur faire con-
fi ance pour un poste de ministre?
En conférence de presse devant une foule compacte, quelques jours
avant lʼélection partielle dans Ste-Marie-St-Jacques, le premier
ministre du Québec Jean Charest déclarait que son parti allait gagner le
scrutin et que sa candidate, Nathalie Malépart, allait infl iger une défaite
historique au Parti Québécois, présent depuis 20 ans dans le comté du
centre-ville de Montréal. Or, les électeurs ont voté exactement comme
ils le font depuis 20 ans, pour le Parti Québécois. Comment expliquer
que lʼon puisse se tromper autant et briguer en même temps le pouvoir?
Est-ce quʼil y a incompatibilité entre pouvoir et compétence? Est-ce
que les politiciens rêvent en couleurs même une fois élus?
Comment expliquer que des personnes qui souhaitent diriger le Québec,
décider de ce qui est bon ou mauvais pour le peuple, gérer le budget de
lʼÉtat et faire des prévisions budgétaires équilibrées soient les mêmes
qui déclarent avec certitude quʼelles vont gagner une élection et qui
la perdent lamentablement sans jamais revenir sʼexpliquer sur ces
résultats car on le sait, une fois lʼélection terminée, les candidats défaits
ne reviennent jamais devant les électeurs que ce soit pour sʼexpliquer
ou continuer à être présents dans le comté. Est-ce que lʼargent est le
seul élément motivateur pour les politiciens qui prétendent connaître
leur comté?
De nombreuses recherches qui datent parfois de plus de 40 ans, existent
sur le sujet et le point commun entre les diverses conclusions offertes lie la
recherche absolue du pouvoir à une forme de folie, à une dépendance qui
amènerait les candidats à promettre nʼimporte quoi pour se lʼapproprier.
Politique
Ils veulent diriger la société en invoquant leurs compétences et pourtant…
Quand ils perdent leurs élections
Par: Roger-Luc Chayer
«En fait, ce qui fonde la continuité de ces fous du pouvoir, cʼest à la
fois la duplicité de lʼextérieur, souvent innocente, souvent sadique de
quelques moralistes dʼune part, et la carence interne dʼacteurs sérieux
pétris dʼidéologie nationaliste conséquents dʼautre part.» Dans cet
extrait du manifeste publié en 2005 par Shanda Tonme sur ufctogo.
com, lʼauteur nous explique en une seule phrase sa théorie de leur
recherche absolue du pouvoir et de leur refus de rester dans le portrait
politique une fois lʼélection en leur défaveur.
Lors de la dernière campagne électorale provinciale partielle dans Ste-
Marie-St-Jacques, Le Point se proposait de faire le tour des candidats
mais une fois les entrevues terminées, quelle ne fut pas notre surprise de
découvrir que le discours de chaque candidat était exactement le même,
comme si on avait préparé les textes à lʼavance, peu importe le parti
politique présenté. Il a été décidé de ne pas publier ces entrevues pour
ne pas devenir lʼoutil de stratèges politiques nʼayant rien à voir avec nos
sincères aspirations comme gais et dʼy revenir sous forme de dossiers, dès
septembre. Nous demanderons aux candidats, défaits comme gagnants,
de revenir sur nos observations et de nous aider à mieux les comprendre.