Stretching mis en doute

GENÈVE – La pratique du stretching ne bénéficierait quʼaux
sports nécessitant une grande amplitude articulaire, comme la
danse, le plongeon ou le patinage. Pour les autres, les étirements
musculaires seraient au mieux inutiles, au pire néfastes.
Le stretching nʼest dʼaucune utilité dans les sports à déplacements faibles
et lents tels que la course à pied et le vélo, peut-on lire dans la dernière
édition de la «Revue médicale suisse». Contrairement à une opinion très
répandue, les étirements ne préviennent pas les blessures, selon plusieurs
de ces études. Ils provoquent au contraire une hausse du seuil de la
douleur qui fait que le sportif risque de se blesser lorsquʼil commence
son activité.  Il est ainsi déconseillé de sʼétirer à lʼéchauffement si lʼon
pratique une discipline sollicitant vitesse et détente.
En outre, le stretching pratiqué après le sport nʼa «aucune utilité dans la
prévention des courbatures». «Bien au contraire, il pourrait les augmenter»
en raison des microtraumatismes infligés au niveau de la structure intime
du muscle. Ces raisons sont toutefois insuffisantes pour bannir définiti-
vement le stretching de la pratique sportive, écrit le Dr Gremion. Aucune
étude nʼa encore examiné la population dʼathlètes peu mobiles et donc à
plus hauts risques de blessures: «Ces derniers pourraient bénéficier avan-
En effet, si le stretching sans échauffement adéquat perturbe le
niveau de performance, il semble bien, selon dʼautres études, que des
étirements accompagnés de vigoureux échauffements et dʼexercices de
force montrent une certaine efficacité dans la prévention des blessures.
Enfin, la pratique du stretching reste incontournable dans le domaine de
la rééducation, conclut lʼétude.