72- Il vient au bureau de Gay Globe pour nous dire Adieu!

Par
Roger-Luc Chayer
Photo
Google
Il m’avait déjà contacté à quelques
reprises, par courrier
électronique, pour remercier le
magazine de publier des témoignages
de personnes atteintes
du SIDA en fin de vie et pour
nous parler d’un documentaire
de Gay Globe TV sur Alain
Rhéaume, qui avait accepté
de témoigner devant caméra
sur son parcours et sa fin de
vie éventuelle causée par le
SIDA. En le voyant en personne
ce matin-là, je savais
que j’allais parler de lui peu de
temps après. Je savais aussi
qu’il voulait me parler, il ne
voulait rien savoir de me faire
déplacer, ce qu’il voulait était
simple, venir aux bureaux de
Gay Globe Média par ses propres
moyens et nous livrer un
message d’une grande intimité.
J’ai remarqué d’ailleurs par le
passé que la plupart des personnes
atteintes qui se savent
en fin de parcours tiennent par
dessus tout à leur identité et à
Le panier de Noël de
la Fondation d’Aide
Directe SIDA
Montréal
Par Denis St-Laurent
FADSM
Afin d’offrir un panier de Noël
à plus de 400 ménages vivant
dans la pauvreté, la Fondation
d’Aide Directe – SIDA Montréal
(FADSM) amorce sa dix-huitième
campagne des Paniers de
l’Espoir. Pour assurer la réussite
du projet, nous avons besoin
de l’appui de la population
afin d’obtenir des dons pour la
période des Fêtes. Des denrées
non périssables et des
produits d’hygiène sont donc
requis et sollicités.
Pour plus d’information ou pour
discuter de l’éventualité d’un
don, veuillez communiquer
avec la Fondation, du lundi au
vendredi, entre 9h00 et 15h, au
(514) 522-1993. Merci de nous
aider à « Nourrir l’Espoir ».
NDLR: Gay Globe offre son
soutien à la FADSM depuis de
nombreuses années et nous
invitons les lecteurs à mettre
de côté lors de la prochaine
épicerie un sac de produits
alimentaires comme des conserves,
des pâtes alimentaires
ou encore du savons et du
shampoing. Un petit 10 ou 15$
seulement. Passez porter ce
sac au 1442 Panet à Montréal,
entre Maisonneuve et Ste-Catherine
Est et avec ces dons,
tout est possible. Ne perdons
pas une minute, les personnes
atteintes ont un urgent besoin!
recevoir des traitements plus
adaptés à sa condition. En fait,
il croyait pouvoir avoir accès à
des recherches innovatrices
sur le SIDA, un éventuel vaccin
ou encore participer à des expériences
sur des cocktails de
médicaments et ainsi obtenir de
meilleurs résultats.
Il ne savait pas que son type
de VIH était très résistant et
que rien ne fonctionnerait au
bout de quelques mois. Nicolas
m’a avoué par courriel qu’il savait
que sa cause était perdue
mais n’a pas voulu aborder la
question lors de notre rencontre,
comme si le fait de voir le
visage des personnes qui entendent
cette nouvelle était insupportable.
Non, ce qu’il voulait était simple.
Il voulait nous remercier
de prendre le temps et l’espace
dans le magazine pour parler
de cet aspect de la maladie
“pas très glamour” et de le faire
sans juger, avec respect. Il a
décidé de faire le tour de ceux
qu’il aime et de ceux qui veulent
bien le recevoir, pendant qu’il le
pouvait encore, pour dire merci,
simplement merci. Après 20 minutes
de conversation, visiblement
épuisé, il m’a demandé de
lui faire venir un taxi. Il a accepté
que je lui paie ce transport
et avec ses grands yeux bleus
d’ange malade, il m’a regardé
et réunissant toute la masculinité
qui lui restait, a dit d’une
voix forte “Merci mon homme”.
Nicolas n’a jamais réécrit, ni
donné un seul signe de vie…
ce qu’ils sont comme humains.
Ils veulent fuir les apparences
de la maladie et rejettent toute
image d’eux en perte d’autonomie.
J’ai accepté que Nicolas
vienne, m’attendant à voir un
jeune homme malade mais encore
relativement en forme.
Mon bureau est situé tout juste
devant la fenêtre, sur la rue, je
peux tout voir ce qui se passe
devant et il m’arrive souvent
de regarder dehors, au loin, en
plein milieu de mes textes, pour
chercher quelque inspiration…
Lorsque le taxi est arrivé devant
la porte, je suis resté assis à
mon bureau pour mieux observer
et absorber ces images que
j’allais devoir vous relater par la
suite. Un grand garçon est sorti
au bout d’une longue minute, il
était très amaigri, il se déplaçait
lentement d’un pas incertain,
se tenant sur le coffre arrière
du taxi et visiblement déterminé
à se rendre au trottoir. Le
grand Nicolas s’est lentement
avancé vers la porte du bureau,
à l’aide de ses jambes qui ne
semblaient pas vouloir le supporter.
Et c’est avec un grand
sourire déterminé et juvénile à
la fois qu’il est entré, j’étais seul
devant lui.
Nicolas a 22 ans et se sait atteint
depuis moins de 3 ans.
Étudiant dans une université
ontarienne en économie, il a dû
cesser ses études à cause des
effets secondaires des médicaments.
Il est venu s’établir à
Montréal, chez un ami, espérant

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