CES PRÊTRES INTOUCHABLES: Le droit canonique

Roger-Luc Chayer

Saviez-vous que dans le droit canonique Romain, il n’existe aucun crime de pédophilie ou sexuels en général et que les représentants de l’Église catholique, les curés, les prêtres, les évêques, les cardinaux et le Pape sont tous absous de leurs péchés dès qu’ils les confessent à leurs collègues?

Selon Wikipédia, Le droit canonique ou droit canon (Jus canonicum en latin) est l’ensemble des lois et des règlements adoptés ou acceptés par les autorités catholiques pour le gouvernement de l’Église et de ses fidèles. Ces normes ont force de loi et doivent être respectées car, pour certaines d’entre elles, il y va de la validité du sacrement.

Le droit canonique est une sorte de code civil et criminel qui encadre la vie de tous les catholiques et qui prévoit ou impose des conséquences dans le quotidien. Le droit canonique est appliqué par le Tribunal ecclésiastique que Rome peut mettre en place pour entendre les questions civiles comme l’annulation de mariages, l’obtention de dommages résultant de fautes commises. Ce Tribunal juge même, via sa division disciplinaire, de questions criminelles en imposant des peines et des pénitences aux personnes reconnues coupables. Il y a toutefois un «hic» majeur, certains crimes communs dans la société en général ne sont pas reconnus par le code.

Prenons l’exemple de la pédophilie ou de crimes sexuels perpétrés par des religieux entre eux ou sur des fidèles. Le code ne prévoit aucun crime en la matière. Cela signifie, en théorie, que n’importe quel religieux peut violer un enfant, sans devoir, toujours en théorie, assumer les conséquences de son geste. Voilà qui commence à expliquer le silence de l’Église sur cette question!

Pire, dans le Code de Droit Canonique que l’on peut consulter dans son intégralité au http://www.vatican.va/archive/FRA0037/_INDEX.HTM, un religieux pédophile pourrait recevoir une dispense s’il confesse son agression à un membre du clergé. Selon l’article 85 du code, «La dispense, ou relâchement de la loi purement ecclésiastique dans un cas particulier, peut être accordée, dans les limites de leur compétence, par ceux qui détiennent le pouvoir exécutif, et aussi par ceux à qui le pouvoir de dispenser appartient explicitement ou implicitement, en vertu du droit lui-même ou d’une délégation légitime.»

C’est exactement cet article qui explique que des évêques ou des cardinaux dans le monde entier taisent les actes de leurs prêtres et curés quand tout le monde se demande pourquoi. Les évêques ne font qu’appliquer un code qui a été conçu pour les protéger, et ce n’est pas nouveau. Les premiers articles du Code Canonique datent du IVe siècle à Rome.

C’est pour cette raison que les États devraient se pencher très sérieusement sur ces rites et pratiques tant de l’Église catholique que de toutes les autres religions qui utilisent des codes équivalents. On ne peut vivre dans une société laïque et démocratique, sans payer de taxes en plus, et brandir un code qui ne fait l’objet d’aucun contrôle législatif, pour disculper les auteurs de crimes qui sont justement inacceptables dans ces sociétés. L’abolition des religions est un concept énorme mais possible. Peut-être pourrions-nous commencer par mettre en place des comités législatifs qui viendraient au moins interdire ces codes et tribunaux parallèles et retirer ces privilèges à des personnes qui se pensent au-dessus des lois. Matière à réflexion!