HYPNOSE: LA LIBERTÉ DU CLIENT

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Roger-Luc Chayer

Dans le cadre de nos chroniques sur l’  hypnose, en collaboration avec l’École de formation professionnelle en hypnose du Québec, il nous fait plaisir de répondre aux questions des lecteurs. Vous pouvez communiquer avec nous directement à edito@gayglobe.net. La question de cette édition est: 

Je crains l’hypnose parce que j’ai le sentiment que je vais perdre le contrôle de mon esprit. Est-ce que le client peut se sortir seul de l’hypnose s’il le décide et cela, sans conséquences?

La question de notre lecteur était principalement liée au fait qu’il souffre de claustrophobie depuis son enfance. Selon Wikipédia, la claustrophobie est la peur des espaces confinés, des lieux clos, des petites pièces et de l’enfermement. Elle est classifiée en tant que trouble anxieux et peut causer une crise de panique. Elle est aussi associée à la peur de perdre le contrôle ou de ne pas avoir le contrôle sur son état d’éveil ou de conscience. Gérald Henri Vuillien est directeur juridique et financier et chargé de cours à l’École de formation professionnelle en hypnose du Québec. Dans son expérience comme thérapeute, il dit qu’il est pratiquement impossible de ne pouvoir se sortir soi-même d’un état hypnotique à moins, comme dans de rares exceptions, que la personne soit dans un état de transe si profond que cela nécessitera l’aide du thérapeute pour revenir lentement à la conscience.

« Je vous donne un exemple très simple qui démontre que le client a toujours le contrôle sur lui-même. Si un client ressent une envie d’aller au petit coin en plein milieu d’une séance et qu’il est sous hypnose, il pourra parfaitement se lever, ouvrir les yeux, faire ses besoins et poursuivre la séance sans sortir de son état hypnotique », nous raconte avec humour Monsieur Vuillien, qui prend le temps de nous expliquer de façon très détaillée les différentes phases et étapes de l’hypnose.

« En 2019, j’ai subi moi-même deux opérations chirurgicales importantes qui nécessitent habituellement une anesthésie. Or, avec le consentement de mon médecin et de l’anesthésiste, j’ai eu ces deux opérations sans la moindre anesthésie ni sédatif. J’étais sous autohypnose et je n’ai strictement rien ressenti les deux fois. J’étais tellement dans un état de transe profonde qu’à la fin de la seconde opération, l’anesthésiste a dû me toucher légèrement l’épaule pour que je revienne lentement à un état de conscience normal   »

Monsieur Vuillien nous explique que personne ne peut vraiment être hypnotisé sans son consentement et qu’à n’importe quel moment de la séance, la personne peut décider d’y mettre un terme sans que cela ne cause le moindre effet négatif. Au contraire, l’hypnose permet aux personnes « de laisser parler le petit enfant en eux » et de laisser s’exprimer des sentiments très purs. Le rôle du praticien est de s’assurer que la personne traitée soit revenue à une conscience normale avant de quitter le cabinet. « Je prends toujours le temps de parler avec le client avant de le laisser partir pour m’assurer qu’il ait recouvré tous ses réflexes », conclut M. Vuillien qui ajoute qu’une personne peut parfaitement conduire un véhicule ou vaquer à ses occupations ordinaires après une séance d’hypnose.