« …Mon but, en tant que chroniqueur et critique artistique, est d’éclairer autant le public que les créateurs sur leurs propres oeuvres … »
Avec cette chronique, j’ai plutôt l’habitude de vous faire connaître des artistes ou des créateurs mais ce mois-ci, j’ai eu envie de rencontrer pour vous, un autre chroniqueur, un vrai journaliste; Luc BOULANGER.
Luc est chef de pupitre pour les sections Danse, Théâtre et Arts Visuels au journal VOIR depuis maintenant 3 ans. Peut-être l’avez-vous déjà lu puisqu’il est particulièrement attaché à la section théâtre mais nombre d’entre nous l’ont découvert lors de sa récente sortie dans la section « Grandes Gueules » de la revue du même nom.
Luc BOULANGER réglait ses comptes avec une société qui pour lui, jouait l’hypocrisie en parlant d’homosexualité. Il en avait marre des: » …Ce qui se passe dans votre chambre à coucher ne me regarde pas … » et des » …J’accepte ton homosexualité mais il n’est pas question que je rencontre ton amant ou qu’il vienne à la soirée du jour de l’an … ». Avec sa sortie médiatique, Luc voulait changer ou du moins influencer l’attitude des hétéros autant que des gais renfermés sur eux-mêmes. Cette attitude des deux poids, deux mesures que plusieurs d’entre nous rencontrent à chaque jour venant de nos proches autant que de la société en général le gênait et motivait sa décision d’en parler dans son journal.
Le texte était clair, direct et risquait d’en choquer plus d’un.
Bien au contraire, parmi les nombreuses réactions des lecteurs de VOIR, toutes étaient positives. Pour Luc, l’homosexualité n’est pas seulement une affaire de sexe. C’est tout un phénomène allant de l’affection, de la tendresse à la complicité dans une société qui n’en a que pour les « vrais hommes ».
Luc BOULANGER est un bonhomme de 30 ans né à Montréal et qui y a toujours vécu. Le CEGEP du Vieux-Montréal en Sciences Humaines, l’Université du Québec à Montréal en communication …Voilà le parcours typique des aspirants au journalisme.
Mais qu’est-ce qui différencie l’écrivain du technicien dans ce métier?
Pas vraiment grand chose de répondre monsieur BOULANGER mais à son avis, il faut un peu des deux. A l’humilité du journaliste qui n’est pas véritablement un artiste, il faut ajouter l’orgueil du critique qui contribue à la diffusion de l’oeuvre.
Luc BOULANGER est partout à Montréal et c’est son métier de rapporter, avec son appréciation personnelle, les événements culturels de la cité. Son travail lui demande près de 50 heures par semaine et pour se distraire, il sort …!
Au fil de la discussion, nous revenons de temps à autres sur le sujet de l’affirmation de l’homosexualité, de la sortie du garde-robe, et Luc insiste pour expliquer que son intention en parlant publiquement du sujet de l’acceptation est d’aider les autres gais à s’ouvrir sur ce qui les entoure. Par son intervention dans VOIR, il considère avoir pris ses responsabilités.
Par contre, il est catégoriquement contre le outing. Cette forme de chantage politique à des fins purement matérielles le dégoutte et il considère que le Québec, contrairement aux USA, n’a pas besoin de ce genre de méthodes pour faire avancer la cause des droits des gais.
Luc BOULANGER est bien content de son sort. Il a l’oeil brillant des gens passionnés et son plus grand souhait est de vivre une relation amoureuse longue et sincère.
Comme il est difficile, dans le monde gai, de vivre une relation à long terme. On entend souvent cette phrase mais pensons-nous quelques fois aux causes de cet état de fait?
Luc explique la fragilité des couples homosexuels par le manque de liens particuliers comme les enfants, le mariage. A son avis, les couples hétéros ont tendance à durer plus longtemps parce qu’ils ont des raisons autres que passionnelles de rester ensemble et d’évoluer dans la relation.
De plus, l’homme étant foncièrement un conquérant, il ne peut s’empêcher, même en couple, de toujours draguer, de se prouver son état d’homme.
En général, Luc BOULANGER se dit assez équilibré et il contrôle plutôt bien ses émotions. Son plus grand bonheur est de passer une bonne soirée avec ses véritables amis, une petite bouffe, un petit vin … Modeste mais accessible en tout cas!
Merci à Luc d’avoir partagé avec les lecteurs de RG ces quelques moments agréables de sa vie de chroniqueur culturel.
On peut rejoindre Luc BOULANGER au journal VOIR.